Royal, le smic et les 35 heures : Les fausses surprises des notables du PS28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Royal, le smic et les 35 heures : Les fausses surprises des notables du PS

Ségolène Royal veut, dit-elle, " remettre à plat des idées que les socialistes ont avancées " durant la campagne électorale et, en particulier, " remettre en cause certaines choses comme le smic à 1 500 euros " et " la généralisation des 35 heures ". " Ce sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n'ont pas du tout été crédibles ", a-t-elle ajouté. Au Parti Socialiste, certains ont feint la surprise. Ainsi Mélanchon a accusé Royal d'avoir deux attitudes contradictoires. " J'ai le sentiment amer d'avoir été trompé ", a dit de son côté Jean-Pierre Brard, député apparenté PCF.

Mais cette orientation de Ségolène Royal n'est pourtant pas une surprise. Sur les 35 heures, elle avait déjà déclaré qu'il ne fallait pas rester " bloqué ". Ceux qui s'étonnent aujourd'hui ont-il oublié ses louanges à la politique de Tony Blair en Grande-Bretagne ? Ainsi le 2 février 2006, quelques jours avant le début des manifestations étudiantes contre le contrat première embauche, Ségolène Royal avait pris la défense de Tony Blair qui, selon elle, avait " été caricaturé en France ". Elle avait vanté, en particulier, sa politique introduisant plus de flexibilité au nom de la lutte contre le chômage des jeunes. " Cela ne me dérange pas de me référer à certaines de ses idées ", avait-elle déclaré au Financial Times.

Ségolène Royal ne fait mystère ni de ses choix politiques ni de l'orientation qu'elle entend donner à sa carrière, quand elle se voit déjà à la tête d'un Parti Socialiste en train de tendre la main vers sa droite, du côté de Bayrou. " J'ai une vision des alliances politiques, et en particulier du travail qu'il faut faire avec le centre-gauche, ce n'est pas forcément le choix de tous les socialistes ", a-t-elle confirmé.

Ceux qui, parmi les notables du Parti Socialiste, feignent d'être choqués par la déclaration de Ségolène Royal sur le smic et les 35 heures faisaient partie de son comité de campagne et n'étaient pas les derniers à l'aider à justifier ses prises de position.

Alors, qui peut honnêtement être dupe de leur posture actuelle ? Et surtout, qui peut être sûr que les mêmes ne justifieront pas demain les positions de Ségolène Royal... pour peu que cela leur laisse espérer de revenir aux affaires ?

Partager