Sucrerie - Guignicourt (Aisne) : En lutte contre la fermeture28/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2030.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sucrerie - Guignicourt (Aisne) : En lutte contre la fermeture

Lundi 25 juin, la presque totalité de la centaine de salariés de la sucrerie de Guignicourt dans l'Aisne a arrêté le travail pour protester contre l'annonce par la direction

de Saint-Louis-sucre

de son intention de fermer ce site fin juin 2008, après la campagne sucrière.

Des tracts et des papillons disant " non à la fermeture " et " priorité à l'emploi et non aux profits " avaient été distribués pour préparer cette journée et convier la population locale à venir soutenir les grévistes. Et bien que l'on soit un jour de semaine, plus de 300 personnes se sont retrouvées sur le parking de la sucrerie et ont manifesté tout l'après-midi dans les rues de Guignicourt, puis dans celles de Condé-sur-Suippe, village où se situe réellement la sucrerie. Sur le passage de la manifestation les réactions de soutien étaient nombreuses.

Cette fermeture, si elle avait lieu, pèserait lourd sur la région. En effet, au-delà de la centaine de salariés permanents, de nombreux intérimaires travaillent plusieurs mois à la sucrerie pendant la saison. Plus d'un millier de planteurs y livrent leur production et beaucoup d'autres emplois dépendent de cette activité, au niveau des transporteurs, des prestataires de service et des sous-traitants de la sucrerie, sans parler du commerce local.

Il y a quelques mois, la direction avait déclaré qu'au vu des incertitudes sur l'avenir, les investissements seraient stoppés, mais il n'avait pas été question de fermeture. Et il y a encore quelques années, des maisons proches de la sucrerie ont été rasées pour installer des énormes cuves à sirop. Aujourd'hui la surprise et l'inquiétude sont donc grandes. D'autant plus que nombre de salariés viennent déjà d'autres sucreries de la région ou d'ailleurs qui ont fermé ces dernières années.

La direction invoque de nouvelles réglementations européennes. En fait, les groupes sucriers se livrent à des grandes manoeuvres pour maintenir, voire accroître leurs profits. Les décisions européennes servent de prétexte à ces groupes, tel le groupe Südzucker à qui appartient Saint-Louis-sucre, pour réorganiser encore la production dans ce but.

Beaucoup de salariés ne sont pas dupes et savent que les solutions existeraient pour que les emplois soient maintenus. Beaucoup savent aussi qu'il faudra lutter pour imposer à la direction de faire passer l'avenir des salariés avant les profits. De ce point de vue, cette journée de mobilisation était une étape réussie !

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