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Leur société
Hausse des prix : Les salaires ne suivent plus
Selon une étude de l'Institut national de la statistique (Insee), en quatorze ans, de 1990 à 2004, le budget des ménages a explosé pour certains postes de dépenses.
Si certaines dépenses d'équipement, comme le prix des fours à micro-ondes ou des téléviseurs, ont baissé, la progression des prix est spectaculaire pour de nombreux postes qui pèsent en permanence, et lourdement, sur les budgets des familles.
Cette hausse représente en effet +42,7% pour le logement, +36,4% pour le fioul domestique, +35,2% pour le gaz, +31,9% pour les transports, +32,6% pour les fruits frais, +31,7% pour le pain et les céréales, +41,1% pour le coiffeur, +46% dans les cafés-restaurants, +37,2% pour le cinéma, +42,7% pour les voyages organisés.
En 1961, le logement ne représentait que 12% du budget des ménages. Il constitue maintenant, à lui seul, le quart du budget. Pour se nourrir, une famille doit désormais débourser en moyenne 26% à 30% de plus qu'en 1990. Et la note de chauffage est encore plus lourde: de 35 à 36% plus élevée, selon le mode de chauffage adopté. Sortir, aller un soir au restaurant ou au cinéma est devenu quasiment un luxe. Partir en voyage organisé, également.
Cette situation continue de se dégrader. Même dans les familles où il y a pourtant deux salaires moyens, la consommation marque le pas depuis 2000-2001. C'est à cette date en effet qu'on a assisté à une véritable envolée des prix du foncier et de l'immobilier. Ainsi, entre 1998 et 2004, le prix d'achat des logements pourtant anciens a augmenté de 70%, rendant très difficile l'acquisition d'un logement, y compris pour des salariés disposant de revenus réguliers.
Car, parallèlement à cette évolution des prix depuis 1990, les salaires, toujours selon l'Insee, n'auraient augmenté que de 26% dans le secteur privé et 33% dans le secteur public, ce qui a donc entraîné une érosion du pouvoir d'achat et un début de paupérisation y compris de familles où il y a deux salaires.
Le gouvernement Raffarin avait prétendu «relancer la consommation» avec les baisses d'impôts. Mais cette baisse n'a évidemment profité qu'aux familles à hauts revenus, qui payaient un impôt conséquent.
Quant aux quelque sept millions de travailleurs précaires, en intérim, à temps partiel le plus souvent imposé, à la majorité des chômeurs et des retraités, ils ne peuvent se nourrir bien souvent qu'avec les produits bas de gamme des supermarchés et il n'est même pas question pour eux de partir en voyage organisé.
Une chose est sûre: une augmentation générale conséquente de tous les salaires et pensions est nécessaire pour toutes les catégories de travailleurs! Mais il faudra l'imposer.