Retraite, assurance-maladie : Douste-Blazy découvre... qu’il fait des mécontents!22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraite, assurance-maladie : Douste-Blazy découvre... qu’il fait des mécontents!

Le ministre de la Santé, Douste-Blazy, a fait part mardi 19 avril sur les ondes de sa découverte des «craintes des Français» face aux conséquences des réformes gouvernementales, celle des retraites comme celle de l'assurance-maladie qu'il a initiée.

«Nous avons fait, depuis trois ans, des réformes qui sont très importantes. (...) Ce qui est peut-être vrai, c'est qu'on n'a peut-être pas assez mesuré à quel point les efforts consentis par les Français ont été durement ressentis», a-t-il déclaré à la radio. Lui qui se vantait il y a peu de l'efficacité de sa réforme de l'assurance-maladie, que prouverait la réduction du déficit de ses caisses, mesurerait donc aujourd'hui l'étendue du mécontentement soulevé par son application.

Bien entendu, le ministre de la Santé n'a jamais ignoré les conséquences catastrophiques que sa réforme allait entraîner pour les travailleurs. L'insuffisance de crédits pour la santé mène l'hôpital public au bord du gouffre financier; il manque de tout, et surtout de personnel, comme l'ont dénoncé les urgentistes massivement en grève. L'explosion des tarifs des assurances complémentaires de santé, l'obligation de payer un euro par consultation, l'augmentation des tarifs médicaux, du forfait hospitalier, de la CSG, de la CRDS vont réduire le pouvoir d'achat des salariés actifs, retraités, chômeurs et de leurs familles, et restreindre encore leurs possibilités de se faire soigner correctement.

Le gouvernement auquel Philippe Douste-Blazy appartient a choisi de prendre dans les seules poches des travailleurs, pour la santé comme pour les retraites. Le ministre de la Santé réagit en évoquant bien hypocritement la nécessité d'une «période d'accompagnement des réformes que nous avons faites, d'écoute, de dialogue social». Cette prise de conscience tardive est sans doute en corrélation avec la période référendaire et la crainte que les électeurs se saisissent de l'occasion pour faire entendre leur ras-le-bol. Mais ce n'est pas cette «écoute» promise qui risque d'y changer quelque chose.

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