Cité HLM de Fonsala – Saint-Chamond (Loire) : Les locataires se mobilisent22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cité HLM de Fonsala – Saint-Chamond (Loire) : Les locataires se mobilisent

La cité HLM de Fonsala, à Saint-Chamond, la plus importante de la commune (1750 appartements), est concernée par deux opérations simultanées: une réhabilitation, qui concernera d'abord les deux tiers des appartements, et une opération d'urbanisme avec démolition de quatre allées et construction de maisons au pied des immeubles HLM.

Les locataires se sont inquiétés dès que les premières rumeurs se sont répandues sur ces opérations. Ils se méfiaient de l'OPAC, qui traitait toutes leurs demandes avec dédain et qui, surtout, n'a pratiquement pas fait de travaux d'entretien un peu conséquents depuis la création des immeubles: les années 1970 pour les plus anciens. Ce qui fait que, lorsque les militants de Lutte Ouvrière, dont le conseiller municipal de notre mouvement, ont fait du porte-à-porte pour connaître l'opinion des locataires, les revendications ont afflué. Cela d'autant plus lorsqu'il a été rappelé aux locataires que la dernière réhabilitation pilotée par l'OPAC sur une autre cité s'était conclue par des hausses de loyers de 50% à 60%.

Il y avait donc du monde (80 personnes) à la réunion convoquée pour évoquer tous ces problèmes. Les locataires racontaient comment l'OPAC refusait de se déplacer pour les réparations, qu'ils subissaient des températures de 14 les jours de grand froid, que les jours de vent, les volets et les fenêtres fermés, l'air extérieur rentrait encore. L'assemblée ne comprenait pas pourquoi démolir quatre allées, soit 60 appartements, alors que les occupants ne demandaient rien et que la densité d'immeubles n'est pas exagérée.

Suite à cette réunion, une pétition fut lancée, prise en charge par bon nombre de locataires. Elle affirmait: «Les travaux de rénovation sont nécessaires. (...) La démolition de certaines allées ne nous paraît pas nécessaire et la construction de maisons sur les espaces verts ressemble à une opération immobilière au détriment de notre cadre de vie.» Elle concluait: «Nous demandons que les loyers et les charges n'augmentent que de façon modérée. Nous refusons par avance des hausses de loyers importantes, qui seraient insupportables pour beaucoup de salariés et de retraités.»

Quelques jour après, ce furent 911 signatures qui furent déposées à l'OPAC au nom du Collectif des locataires de Fonsala. Le directeur de l'OPAC ainsi que le vice-président, par ailleurs adjoint du maire, n'apportèrent aucune réponse et se permirent même un chantage: «Si vous refusez la réhabilitation, vous serez responsables de la paupérisation de la cité.»

Le maire UMP de Saint-Chamond accepta le principe de l'entrevue, mais voulait d'abord ne recevoir les locataires que pendant leurs heures de travail. Puis il entendait limiter leur participation à quatre, puisqu'il n'avait que «quatre chaises à leur offrir» dans son bureau. Les locataires refusèrent de telles conditions. L'entrevue fut annulée.

Le lendemain, un rassemblement des locataires avait lieu, dans leur cité, pour aller à la mairie assister au Conseil municipal. Plusieurs dizaines de locataires étaient présents ainsi que quelques copropriétaires, dont les immeubles sont voisins de la zone verte condamnée par le projet de rénovation urbaine. De leur côté, d'autres dizaines de locataires s'étaient rendus directement à la mairie, bien que le Conseil municipal ait, finalement, été annulé.

La mobilisation des locataires est donc bel et bien en route. Elle ne fait certainement que commencer face à l'OPAC et à la mairie qui vont certainement développer toutes leurs ressources et leur métier pour duper les locataires.

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