Conducteurs de bus des Mureaux (78) : En grève pour les salaires22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Conducteurs de bus des Mureaux (78) : En grève pour les salaires

Après avoir déjà fait grève le lundi 11 avril, les conducteurs de bus de la Connex (dépôt d'Ecquevilly), qui assurent les transports urbains des Mureaux, dans les Yvelines, et de ses environs, ainsi que les transports scolaires et transports de personnel des entreprises (Renault Flins, PSA Poissy, entre autres) s'y sont mis à nouveau le lundi 18.

Dès les premières prises de service, à 3 heures du matin, des bus bloquaient les sorties du dépôt. La direction a fini par appeler des dépanneuses pour les dégager. Mais cela n'a pas fait sortir pour autant beaucoup de bus, la grève étant suivie par une large majorité des 150 conducteurs.

La Connex n'est pas une petite société. Elle appartient au groupe Veolia (ex-Vivendi Environnement), qui gère 26% des réseaux urbains français et a des succursales dans les réseaux ferroviaires et routiers urbains en Allemagne, Angleterre, Hollande, Espagne. Mais, pour mieux diviser, c'est dépôt par dépôt que se décident salaires et conditions de travail. Et ce sont les propositions faites par la direction d'Ecquevilly lors de la négociation annuelle sur les salaires qui ont déclenché la grève.

La direction proposait en tout et pour tout 2,5% d'augmentation pour l'année (répartis en deux fois). Alors que de l'avis de tous, après une année 2004 sans aucune augmentation, il fallait au moins 5% rien que pour compenser les hausses de prix des deux années 2004-2005. Quant à la «prime de performance» de 150 euros pour l'année, que la direction promet d'ajouter, elle ne leurre personne. La moitié, 75 euros, serait une prime d'assiduité qui sauterait à partir de trois absences, maladies ou autres, dans l'année. Quant aux autres 75 euros, personne n'en verrait la couleur puisqu'ils ne seraient versés que si les ventes de tickets de bus augmentaient de 40% par rapport à l'année précédente!

En contrepartie de cette «générosité», la direction voudrait obtenir la signature par les syndicats d'un accord remettant en cause celui jusque-là en vigueur. La prime de nuit (légèrement augmentée) ne serait plus versée que lorsqu'un conducteur travaille au moins quatre heures dans la nuit. Et l'indemnisation des «coupures» serait modifiée. Un conducteur a déjà sa journée morcelée en deux ou trois services. Mais au moins, pendant la durée d'un service, les temps éventuels d'attente entre deux voyages sont comptés dans le temps de travail. La direction voudrait désormais ne payer un tel temps qu'à 25% si la coupure à lieu dans un dépôt, à 50% s'il n'y a même pas d'endroit pour s'asseoir.

Lundi matin, les grévistes ont envahi le hall des locaux de la direction mais, comme par hasard, la directrice était absente.

À l'assemblée générale de l'après-midi, les conducteurs ont donc décidé de reconduire la grève. Une partie d'entre eux sont restés sur place toute la soirée et la nuit pour préparer le lendemain, et mardi la grève continuait.

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