RATP : Pas touche à nos retraites!22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : Pas touche à nos retraites!

Fin mars, il a été dit qu'à la RATP le problème des retraites devra être réglé début juillet, dans le sens d'une intégration au régime général.

À la RATP, il existe toujours un régime spécial concernant les retraites qui nous permet de partir avec 37,5 annuités et une pension calculée sur les six derniers mois, à partir de 25 ans de régie, soit à 50 ans, soit à 55 ans, soit à 60 ans, en fonction du métier.

Ce régime spécial, le gouvernement n'a pas pu le supprimer ni en 1995 ni même en 2003, pendant qu'il était face à la mobilisation des grévistes. Mais maintenant, après s'être attaqué au régime spécial d'EDF, c'est à nous qu'il s'en prend.

Le 13 janvier dernier, la direction avait reçu la CGT. Elle avait alors indiqué qu'elle voulait créer une caisse de retraite autonome, à gestion paritaire, où siégeraient la direction, les syndicats, l'État, la CNAV (Sécurité sociale), l'ARCO, l'AGIRC (Caisses de retraite complémentaire) et le STIF (l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France).

La première conséquence serait une augmentation des cotisations des agents, sans doute compensée dans un premier temps par une augmentation de salaire. Mais au fil du temps, avec la baisse du pouvoir d'achat, que deviendra ce rattrapage?

La deuxième conséquence est que le régime général exigera une soulte, payée par la RATP, pour compenser le fait qu'il versera à ses retraités une pension supérieure aux autres. Comment cela va-t-il se traduire? Et malgré ses promesses, la direction ne va-t-elle pas en profiter pour s'en prendre encore plus à notre régime de retraite?

La troisième conséquence concerne, elle, de futurs actionnaires privés. Jusqu'à présent, le paiement des retraites était directement intégré dans le budget de la RATP. La création d'une caisse «adossée» au régime général fait que ses futurs actionnaires se verraient ainsi dégagés du boulet des retraites; tout bénéfice pour eux. Au 1er juillet 2005, décentralisation oblige, c'est la Région, à la place de l'État, qui deviendra majoritaire au niveau du STIF. L'État va-t-il transférer à la Région l'intégralité des sommes qu'il versait auparavant? C'est loin d'être évident. Et la Région, dirigée par les socialistes, va-t-elle avaliser ces mauvais coups en affirmant main sur le coeur, là où elle a son portefeuille, qu'elle ne peut rien faire?

Actuellement, il y a environ 44000 cotisants à la RATP pour un peu moins de 40000 retraités. En 2004, le coût de la retraite a été de 635 millions d'euros, dont 240 millions d'euros financés par les cotisations des agents et par la contribution patronale, les 395 autres millions d'euros étant financés par l'État.

Il y a bien sûr de l'inquiétude parmi les agents; mais de réaction syndicale, aucune. Il doit bien y avoir, ici ou là, des rencontres, ne serait-ce que pour discuter des postes réservés aux syndicats dans une future caisse, mais tout cela se fait sans faire juges les travailleurs de ce qui se passe.

Après que le gouvernement a réussi, dans beaucoup de secteurs, à imposer partiellement sa réforme des retraites en 2003, il va bien sûr être très difficile de se battre seuls. C'est pour cette raison d'ailleurs que les grévistes, qui en 1995 et 2003 voulaient une lutte commune entre les travailleurs du privé et du public, avec comme revendication «37,5 annuités pour tous, public et privé», avaient bien raison.

Mais même si nous sommes aujourd'hui dans une situation plus difficile, il faut que la direction et ses complices sachent que, loin de nous résigner, nous résisterons pied à pied à leurs attaques.

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