Située à Saint-Loubès, à proximité de Bordeaux, l'usine Sanofi-Aventis emploie 810 salariés dont plus de la moitié en production. Depuis le 4 avril, un piquet de grève est installé à l'entrée de l'usine et des barrages filtrent l'entrée des camions. Les 180 grévistes de la production réclament l'embauche des 55 intérimaires, qui occupent des postes à temps plein et sans lesquels l'entreprise ne fonctionnerait pas. Les revendications portent aussi sur les salaires et les primes. Sanofi-Aventis croule sous les bénéfices. Pour l'exercice 2004, le bénéfice net rapporté à chaque salarié se monte à 50000 euros. La colère des salariés est d'autant plus grande que les 69 cadres de l'entreprise viennent de se partager 600000 euros de prime.

Pour l'instant, la direction reste sur une ligne dure et ne veut rien négocier; elle utilise tous les moyens de pression: police, huissiers, des courriers envoyés à chaque salarié dénonçant la grève qui mettrait soi-disant l'entreprise en péril.

Malgré cela et les pertes de salaire que représentent quinze jours de grève, les grévistes restent déterminés. Ils savent que la direction garde en travers de la gorge la grève qui a eu lieu en 2000. Une grève victorieuse où les travailleurs avaient arraché 400 F d'augmentation et 5000F de prime exceptionnelle pour tous. D'autre part, une vingtaine de salariés du site viennent de rejoindre les premiers grévistes et des débrayages sur les autres sites du groupe sont prévus.