Hôpital Trousseau Saint-Avertin (Indre-et-Loire) : Manque d’effectifs et mécontentement à tous les étages22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Trousseau Saint-Avertin (Indre-et-Loire) : Manque d’effectifs et mécontentement à tous les étages

L'hôpital Trousseau de Saint-Avertin est l'un des deux plus gros établissements du Centre Hospitalier Universitaire de Tours. On y trouve essentiellement des services de chirurgie et de réanimation, avec presque 600 lits, et depuis juin 2003 toutes les Urgences adultes y ont été regroupées. Elles ont vu passer plus de 50000 patients en 2003.

Derrière ces bâtiments de services de soins, une grosse structure logistique a été installée depuis cinq ans, où l'on retrouve la cuisine centrale, les magasins et la pharmacie centrale.

Ce sont donc plus de 1500 personnes qui y travaillent, soignants, ouvriers et employés.

Aux Urgences, les médecins urgentistes ont participé à la grève, suite à leur difficulté régulière de trouver des lits pour désengorger leurs services. Maintenant par exemple, des patients de médecine sont répartis dans tous les services, y compris dans les services de chirurgie ou dans des services à spécialité, ce qui désorganise les entrées programmées. Malgré quelques renforts de personnel aux Urgences, seulement neuf lits d'hébergement sur 18 sont ouverts, faute de personnel suffisant.

À la Pharmacie, avec les RTT, les congés-maladie, les formations rarement remplacées, l'augmentation des surfaces de stockage et surtout l'accroissement de l'activité, les personnels ont refusé de continuer à travailler dans ces conditions. Après quatre jours de grève, ils viennent de récupérer deux personnes en plus, pour le moment en renfort, sur les quatre postes demandés.

Dans les services de soins, de nouvelles tâches s'ajoutent toujours à ce qu'il faut déjà faire. De nouveaux logiciels sont arrivés quasiment tous ensemble, ce qui entraîne un casse-tête régulier quand le logiciel est bloqué ou quand il faut corriger ce que l'on n'a pas réussi à rentrer, faute de formation suffisante. Tout ceci se traduit pour le personnel par des allées et venues multipliées, des galopades d'un service à l'autre, des heures au téléphone pour rectifier les erreurs. Car même s'ils n'étaient pas dans les ordinateurs, les malades sont bien là concrètement et il faut bien qu'ils puissent avoir leurs examens, leurs repas... Et il faut toujours jongler avec les plannings, changer les repos, les RTT, les congés du jour au lendemain pour remplacer une collègue absente, les équipes de remplacement, n'étant pas suffisantes.

Depuis quelques semaines, les ambulanciers de l'hôpital essaient, comme dans d'autres hôpitaux, de se faire entendre en manifestant en ville tous les mercredis pour obtenir, entre autres, la retraite à 55 ans, à l'instar des autres personnels soignants.

Depuis quelques années, de nombreux travaux sont effectués dans tout l'hôpital. Des bâtiments entiers ont été construits pour déménager des services qui en avaient bien besoin dans des bâtiments tout neufs, qui sont inaugurés à grand renfort de publicité en couleur dans le journal local. Mais ces nouveaux services, certes plus agréables, ont été ouverts bien souvent sans personnel supplémentaire, et les kilomètres de couloirs apparaissent bien vides.

Plusieurs services ont fait entendre tour à tour leur mécontentement, et avec raison. Mais en fait nous sommes tous dans la même galère. Partout on manque d'effectifs, les conditions de travail s'aggravent, on court sans cesse: c'est partout qu'il faut réclamer le personnel nécessaire pour travailler décemment!

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