Services publics de proximité : Un intérêt purement électoral ?22/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1916.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Services publics de proximité : Un intérêt purement électoral ?

Un mois après la manifestation du 5 février à Guéret, qui avait réuni syndicalistes et élus, souvent du PS mais aussi de droite, contre les suppressions de services publics en milieu rural, le gouvernement fait mine de tenir compte de ces protestations.

Une Conférence nationale des services publics en milieu rural avait été créée le 17 février par le gouvernement. Sa première session s'est conclue par le souhait que les élus locaux soient informés des projets de réorganisation, que les besoins de la population soient pris en compte, qu'un socle de services publics indispensables soit défini et qu'un fonds national spécifique soit créé à cet effet.

Les discussions dans cette perspective semblent avancer avec la direction de La Poste. Elle a signé avec l'Association des maires de France un accord sur l'organisation des agences postales, passées sous la responsabilité des communes. Les députés travaillent sur le même sujet: une loi interdirait que «plus de 10% de la population d'un département se trouve éloignée de plus de 5 kilomètres des plus proches points de contact de La Poste».

Mais il ne suffit pas d'en parler pour que les voeux de la population soient satisfaits. Par exemple, ces 10% de la population d'un département éloignés des services postaux représenteront dans les petites communes des zones rurales une proportion plus importante. Et dans les zones urbaines cela permettrait de supprimer à peu près n'importe quelle poste de quartier. Même à Paris, il suffirait de ne conserver que la poste centrale de la rue du Louvre pour que tous les habitants se trouvent à moins de cinq kilomètres d'une poste!

Cette préoccupation à l'égard des services publics, en zone rurale en particulier, le gel des suppressions qui serait envisagé, tout cela est marqué par l'approche du référendum du mois de mai et le choix du gouvernement de différer les mesures qui fâchent la population. Une fois passée l'échéance électorale, l'intérêt du gouvernement pour la répartition équitable et pratique des services publics sur tout le territoire, sans en écarter les zones moins peuplées, risque bien de faiblir.

Partager