Le 13 avril, le tribunal correctionnel de Chambéry jugeait, en comparution immédiate, trois jeunes (deux hommes et une femme) qui avaient reconnu avoir agressé un contrôleur et une contrôleuse en gare de Montmélian (entre Chambéry et Grenoble) le 28 mars dernier. Neuf mois de prison dont sept ferme, six mois dont trois ferme et cinq mois dont deux ferme: tel a été le verdict.

Les auteurs de l'agression ont donc été rapidement recherchés, trouvés et condamnés, mais cela ne change rien aux conditions d'ensemble qui peuvent générer de telles situations. Lorsque les contrôleurs de la région de Chambéry ont exercé pendant cinq jours leur droit de retrait, suite à l'agression de leurs deux collègues, ils réclamaient que la SNCF prenne des mesures, comme la présence de deux contrôleurs par rame et pas seulement par train. Ils protestaient aussi contre le fait que de plus en plus de gares sont dépourvues de tout personnel. Par ailleurs, une des causes de tension entre les usagers et les contrôleurs est l'entassement des premiers dans des TER surchargés sur certains parcours, aux heures de pointe.

À ces questions-là, le procès n'a certes pas répondu, mais la direction non plus. Il faudra de nouvelles mobilisations des cheminots pour imposer que leurs conditions de travail cessent de se dégrader.