Saint-Quentin (Aisne) : Des aides aux patrons distribuées sans aucune honte12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Quentin (Aisne) : Des aides aux patrons distribuées sans aucune honte

L'équipementier automobile Borgers, qui, il y a quelques mois, avait ouvert une usine à Saint-Quentin dans l'Aisne, vient d'annoncer la fermeture d'une de ses unités dans le Nord, à Billy-Berclaud. La direction justifie cette fermeture en disant que le travail fait à Billy-Berclaud est désormais effectué à Saint-Quentin.

L'usine de Saint-Quentin s'est installée sur une zone franche en profitant de subventions des différentes collectivités locales. Le groupe Borgers recevait ces aides alors que cette création d'usine était liée à la délocalisation d'une autre installée dans le Val-d'Oise, à Persan. Le dossier de demande d'aide au Conseil régional stipulait dès le départ la création de 165 emplois à terme et... le reclassement de 35 travailleurs du Val-d'Oise (ceux qui avaient accepté de se rendre à Saint-Quentin), sur les 72 que comprenait celle de Persan. Et aujourd'hui la direction dévoile la suite de ces plans.

Le sénateur-maire de Saint-Quentin, Pierre André, très favorable aux zones franches, expliquait avant la construction de l'usine qu'il ferait tout "dans ce que permet le cadre réglementaire" pour inciter le groupe Borgers à s'installer sur la zone industrielle de Saint-Quentin. C'était le tapis rouge pour ce patron. À tel point que les représentants de la ville, du département et de la région ont été jusqu'à participer avec ce patron "très catholique" à la bénédiction de l'usine!

Effectivement, les différentes collectivités publiques n'ont pas été très regardantes sur les manières de ce patron! Celui-ci déclarait à l'époque que personne de l'usine de Persan ne serait laissé sur le carreau. Mais non seulement les travailleurs refusant de partir dans l'Aisne furent licenciés, mais ils durent lutter pour obtenir une indemnité de licenciement supérieure à celle prévue par la loi. Et maintenant ce sont ceux de l'usine de Billy-Berclaud qui sont dans la même situation.

Les collectivités publiques ont donc dépensé deux millions d'euros, elles ont accordé des exonérations de charges, d'impôts fonciers, etc., pour permettre au groupe Borgers de fermer deux unités et d'en construire une nouvelle qui, pour l'instant, embauche une centaine de travailleurs, dont certains sont des intérimaires.

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