Région de Vichy : Grève et manifestation contre un millier de suppressions d'emplois12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Région de Vichy : Grève et manifestation contre un millier de suppressions d'emplois

Après l'annonce, en avril de l'an dernier, de la fermeture d'ici 2005 de Manurhin qui appartient au groupe GIAT, c'est maintenant chez Polyflex à Saint-Germain-des-Fossés et chez Sediver à Saint-Yorre que la fermeture a été annoncée, la même semaine.

Sediver, avec 310 salariés, est la troisième plus grande usine de la région vichyssoise, alors que Manurhin, avec ses 353 salariés, en était la deuxième. Et à ces suppressions d'emplois s'ajoutent les 50 de Polyflex. Entre ces 700 emplois et les 300 estimés de divers sous-traitants, c'est le sort d'un millier de travailleurs et de leurs familles qui se joue ainsi.

Vendredi 6 février, à l'appel des syndicats, 3000 travailleurs, selon la presse, ont défilé dans les rues de Vichy pour protester contre la fermeture annoncée de Sediver, Manurhin et Polyflex ainsi que contre les menaces qui pèsent sur d'autres entreprises comme Sermeto ou Grangier. De l'avis de tous, c'est la plus grosse manifestation depuis celles de 1995 contre le plan Juppé.

La cascade d'annonces de fermetures d'usines, de délocalisations, de licenciements programmés a provoqué beaucoup d'émotion dans l'ensemble des communes industrielles de la banlieue vichyssoise.

Ainsi, les travailleurs des entreprises concernées, tous présents dans la manifestation avec leurs banderoles, étaient accompagnés de centaines de travailleurs des autres entreprises de la région. Ainsi, des groupes étaient venus d'usines comme LIDV-L'Oréal, la plus grosse entreprise installée à Vichy, l'embouteillage des eaux de Saint-Yorre ou l'abattoir de volailles à Saint-Germain-des-Fossés. Ou encore de l'hôpital de Vichy et des établissements scolaires, comme le personnel du collège de Saint-Yorre dont l'établissement, fréquenté notamment par les enfants des 310 salariés de Sediver, était quasiment fermé. Une bonne quinzaine de mairies ont cessé le travail en solidarité.

L'émotion est telle que les élus, du maire PC de Saint-Yorre, Jésus Moran, à Claude Malhuret, maire de droite de Vichy et ex-ministre, en passant par Gérard Charasse, le député PRG, tous étaient présents à la manifestation, et ont déclaré leur indignation dans la presse, mais bien sûr sans expliquer pourquoi les divers gouvernements que chacun a soutenus n'ont pas imposé au patronat l'interdiction des licenciements collectifs.

C'est toute une région, le bassin de Vichy, qui est menacée pour le profit d'une poignée de très gros actionnaires. Contrôler les comptes des entreprises et interdire les licenciements sont des mesures de salut public qu'il faudra imposer aux patrons pour empêcher leurs mauvais coups.

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