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- Lutte ouvrière n°1854
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Antilles - Guyane : La grève des employés de banque continue
Lundi 9 et mardi 10 février dans la matinée, les grévistes des banques des Antilles et de Guyane ont haussé le ton, face à l'intransigeance des patrons de l'AFB (Association française des banques). Le lundi 9, ils ont refusé d'obtempérer aux sommations des forces de police massées devant le siège de la BNP à Pointe-à-Pitre, qui voulaient les écarter. C'est alors que les policiers ont chargé et ont lancé des grenades lacrymogènes.
Après quelques échauffourées, les grévistes et des manifestants qui les soutiennent ont ensuite manifesté bruyamment dans la rue principale, au milieu des tirs de grenades lacrymogènes. Des poubelles et autres détritus ont été renversés au milieu de la chaussée. Les commerçants ont fermé leurs rideaux. Et pendant une bonne partie de la matinée c'est la police qui entravait la circulation en barrant l'accès de cette rue principale. Les délégués syndicaux qui se trouvaient en négociation avec le médiateur revenu de Paris ont alors quitté la table pour venir soutenir leurs camarades aux prises avec la police. Puis les grévistes sont revenus devant la BNP pour attendre la sortie des non-grévistes, des cadres et des chefs qui sortaient sous protection policière. Ces derniers, peu fiers, tête baissée, ont dû affronter les quolibets et les sarcasmes des grévistes. Et c'est aux cris de "maco" (en créole: lèche-bottes, petit rapporteur) qu'ils ont dû parcourir la distance les menant jusqu'à la rue.
Le soir, l'assemblée générale des grévistes a rassemblé beaucoup plus de monde que d'habitude au siège de la CGTG, environ 80 employés.
Le lendemain matin, mardi, des barrages de pneus enflammés, de carcasses de voitures, de poubelles étaient disposés un peu partout sur les routes, surtout autour de Pointe-à-Pitre. Le siège de la BDAF (Banque des Antilles françaises) a subi un début d'incendie.
Ces incidents sont provoqués par l'attitude méprisante des patrons de l'AFB, qui ne veulent rien céder et refusent y compris les concessions faites par les grévistes. Rappelons que ces derniers réclament le maintien de la convention collective Antilles-Guyane, plus avantageuse pour eux que la convention collective nationale que l'AFB veut leur imposer. Ils réclament le maintien des avantages acquis, comme par exemple la prime de vie chère de 40% et d'autres dispositions que l'AFB veut faire disparaître. Et maintenant ils exigent le paiement des jours de grève, ce que l'AFB refuse catégoriquement.
Un appel à la grève a été lancé pour le mercredi 11, en Guadeloupe, dans les deux banques qui ne font pas partie de l'AFB, le Crédit agricole et la BRED; d'autre part une réunion de toutes les confédérations syndicales et fédérations départementales est prévue afin d'envisager les formes de soutien aux employés de banque en grève.
La grève se poursuit en Martinique et en Guyane. Dans les trois départements, les grévistes en sont à leur huitième semaine de grève et, comme on le constate, la détermination est loin de faiblir.