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Lyon : Les chercheurs mobilisés
La pétition pour protester contre la diminution drastique des moyens alloués aux organismes de recherche et contre la transformation d'un grand nombre de postes de titulaires en postes de CDD de trois à cinq ans continue, notamment par le biais d'Internet. Elle est aujourd'hui signée par plus de 40000 chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels de laboratoire ou thésards, soit près d'un tiers de l'effectif global de la recherche, et le chiffre continue de grimper. Une autre pétition, destinée aux non-chercheurs qui veulent marquer leur solidarité, recueille elle aussi un vif succès. Les directeurs de laboratoire signataires ont, quant à eux, menacé de démissionner de leurs responsabilités le 9 mars si, d'ici là, satisfaction n'a pas été obtenue.
À Lyon, une première manifestation a eu lieu jeudi 29 janvier, dans le cadre d'une journée nationale d'action. Elle fut un succès, comme partout ailleurs, avec plus de 800 personnes dans les rues, un chiffre jamais atteint auparavant. Elle avait été précédée d'une assemblée générale qui, elle aussi, avait connu une affluence sans précédent, avec plus de 400 personnes dans un amphi bourré à craquer.
Sans moyens suffisants venant du ministère, les laboratoires sont de plus en plus contraints d'aller chercher à l'extérieur le financement manquant, c'est-à-dire vers les fondations ou entreprises privées. Celles-ci ont alors un poids grandissant dans les orientations de recherche, au détriment bien sûr de la recherche plus fondamentale, moins profitable pour elles à court terme. C'est pourtant en direction de l'incitation à la recherche privée que se sont tournées toutes les (maigres) augmentations de budget du ministère pour cette année.
L'argument, matraqué sur les ondes par les responsables gouvernementaux et par certains économistes, est que le niveau de la recherche publique en France est comparable à celui des autres pays riches, environ 1% du PIB. Il s'agirait donc maintenant de favoriser la recherche privée. C'est un mensonge car, contrairement aux autres pays, la recherche militaire et la recherche nucléaire sont comptées en France comme recherche publique. Sans elles, la recherche publique en France ne représente que 0,6% du PIB.
Le vendredi 6 février nous étions environ 300 sur la place Bellecour pour faire signer aux passants la pétition de soutien et leur expliquer notre mobilisation. L'accueil du public a été extrêmement chaleureux et la pétition massivement signée. D'ores et déjà, de nouvelles actions sont prévues d'ici le 9 mars, comme une journée "Science en berne" le 26 février, et le succès de l'action de vendredi ne peut que contribuer à nous donner le moral pour continuer jusqu'au bout.