Choisir le seul vote qui peut faire ma là la fois au gouvernement et au patronat!12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Choisir le seul vote qui peut faire ma là la fois au gouvernement et au patronat!

Le 9 février, le ministre de la Santé a lancé le coup d'envoi de ce qui est présenté comme une "réforme" de la Sécurité sociale. Mais après la "réforme" du régime des retraites, qui a abouti à allonger la durée de cotisations nécessaire pour percevoir une retraite plus faible, et la "réforme" des allocations de chômage, qui s'est traduite globalement par une diminution du montant des allocations et de la durée pendant laquelle elles sont versées, il est évident que sous prétexte de "sauver" la Sécurité sociale, le gouvernement se prépare à réduire encore les prestations versées aux assurés. D'ailleurs, avant même que cette prétendue réforme soit mise en route, l'annonce du déremboursement de plusieurs centaines de médicaments a bien montré dans quel sens s'orientent Chirac, Raffarin et Mattei: se donner les moyens de puiser encore plus largement dans les caisses de la Sécurité sociale pour faire des cadeaux au patronat, sous forme d'exonérations de charges sociales, et offrir en même temps aux assurances privées le moyen de faire du profit en plaçant des assurances complémentaires. Et tant pis pour la fraction la plus pauvre de la population, celle qui aujourd'hui, bien souvent, n'a même pas de quoi cotiser à une mutuelle, et qui verra demain ses possibilités d'accès aux soins encore plus amputées.

L'approche des élections régionales de mars, puis européennes de juin, ne freine même pas le rythme des attaques contre la classe ouvrière, parce que Chirac et ses ministres savent bien qu'ils ne pourront pas compter sur le soutien des classes populaires, et s'emploient au contraire à plaire à l'électorat traditionnel de la droite, réactionnaire et antiouvrier. Et c'est vrai que ces élections seront une occasion, pour les travailleurs, d'exprimer leur rejet de cette politique directement dirigée contre eux.

Mais peut-on vraiment exprimer ce rejet en votant pour une liste présentée par la "gauche plurielle", ou par l'une de ses composantes, alors que Chirac et Raffarin ne font que poursuivre la politique qui a été celle de la gauche durant les quinze années où elle a dirigé le gouvernement entre 1981 et aujourd'hui? Car on ne peut pas oublier que c'est un gouvernement socialiste, celui de Mauroy, qui a inventé le "forfait hospitalier"; comme c'est dans le cabinet de Martine Aubry, ministre socialiste de la Santé, qu'ont été préparées les mesures de déremboursement que Mattei applique aujourd'hui.

Il n'y a qu'un seul vote qui permettra d'exprimer une condamnation conséquente des mesures antiouvrières qui se succèdent sans interruption. C'est le vote pour les listes présentées par Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire, parce qu'elles constituent la seule opposition véritable, non seulement au gouvernement, mais aussi au patronat. La seule qui revendique l'arrêt des subventions à fonds perdus aux entreprises, la hausse des impôts sur leurs bénéfices comme sur les grandes fortunes, et la création par l'État, avec l'argent ainsi dégagé, des milliers d'emplois qui font cruellement défaut dans les hôpitaux, les maisons de retraite, l'enseignement, etc., pour maintenir à un niveau satisfaisant tous les services publics et pour construire les centaines de milliers de logements bon marché absolument nécessaires.

Les partis de l'ex-gauche plurielle n'osent même pas dire que s'ils revenaient demain au gouvernement ils annuleraient toutes les mesures prises aujourd'hui par l'équipe Chirac-Raffarin. Parce que, comme ces derniers, ils n'ont pas d'autre ambition que d'être admis à gérer les affaires des capitalistes.

Ne parlons même pas du faux opposant qu'est le démagogue Le Pen: dans le domaine du chômage, de la durée du travail, de la Sécurité sociale, sa politique est de faire la même chose que Raffarin, en pire si c'est possible.

Le seul vote qui montrera clairement que grandit le nombre des travailleurs qui veulent défendre les intérêts de leur classe, ce sera le vote pour les listes présentées par Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Arlette LAGUILLER

Editorial des bulletins d'entreprise du 9 février 2004

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