Liège (Belgique) : Le trust Arcelor, faucheur d'emplois, faucheur de vies12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liège (Belgique) : Le trust Arcelor, faucheur d'emplois, faucheur de vies

Mardi 3 février, un mécanicien de 32 ans est mort chez Arcelor. Il travaillait au haut-fourneau 6 du site d'Arcelor de Seraing (Liège, Belgique).

Le drame s'est produit à l'issue d'un travail de remplacement des tamis permettant de cribler les matières à enfourner. En montant sur une échelle pour défaire une poulie, l'ouvrier a fait une chute de huit mètres qui lui a été fatale. C'est le second accident mortel pour l'année qui vient de commencer à Cockerill. Le même jour, toujours à Seraing, un autre travailleur a eu la jambe écrasée et à Chertal, une poche en fusion a failli provoquer un nouveau drame. Huit morts en quinze mois, terrible bilan pendant que la direction organise à Bilbao de belles réunions sur la sécurité!

Sur le terrain, les choses n'ont pas beaucoup changé depuis la terrible explosion de la Cockerie, le 22 octobre 2002, qui avait fait 3 morts et 29 blessés. 40% des accidents mortels du groupe Arcelor ont eu lieu à Liège. La liste des tués ne cesse de s'allonger et on en est à un mort tous les deux mois! La direction d'Arcelor ne fait guère que de la sécurité sur papier, qui la met légalement à l'abri. Mais ce sont des vies de travailleurs qui sont anéanties. Avec le plan Delta et la fermeture annoncée de la filière à chaud, la direction laisse mourir, matériel comme personnel. Effectifs toujours réduits, infrastructures insuffisamment entretenues, manque de formation, pression et stress, voilà qui ne cesse d'aggraver les conditions de travail et de vie des ouvriers de Cockerill comme de la sous-traitance. Ni les accidents ni les licenciements ne sont une fatalité. Ils sont les conséquences d'une politique d'exploitation et de profits maximums d'un des magnats de l'acier dont les affaires sont prospères. Comme sont prospères celles de Ford ou de la Sobelair qui licencient également dans le pays.

À l'enterrement, plus de sept cents travailleurs se sont retrouvés et l'ambiance était à l'émotion. Des arrêts de travail ont marqué la semaine. Un début.

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