Loi d'orientation pour l'école : Plutôt mal orientée12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Loi d'orientation pour l'école : Plutôt mal orientée

Le ministre Luc Ferry travaille à la future loi d'orientation pour l'école destinée à remplacer celle de 1989, et qui doit fixer les grands objectifs dans ce domaine. Ce n'est pas pour tout de suite, mais les quelques déclarations qu'il a faites à ce propos ne laissent rien présager de bon.

Ainsi, à propos de l'objectif de conduire 80% d'une classe d'âge au baccalauréat, il a affirmé: "Il est évident que c'est aujourd'hui désuet". Plutôt que de se donner les moyens, en enseignants en particulier, de faire franchir aux élèves leurs difficultés, il est évidemment plus économique... de ne même pas chercher à atteindre cet objectif.

Alors que le principal syndicat des enseignants du secondaire, le SNES, jugerait nécessaire de rendre la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans au lieu de 16 ans actuellement, Ferry s'interroge: "Va-t-on rester dans une même logique et passer à 18 ans? Ou va-t-on reposer le problème en termes de formation continue, notamment pour les jeunes ayant quitté le système précocement?"

De fait, le ministre envisage au contraire de raccourcir la durée de la scolarité obligatoire. Il est déjà question de proposer à des jeunes au collège, dès la quatrième, donc dès l'âge de 14 ans, une formation en alternance, les heures d'enseignement général étant alors réduites. L'argument avancé est que bien des jeunes sont en grande difficulté scolaire. Cela est certes vrai. Mais au lieu de chercher à les aider, en créant des classes à très petits effectifs, et ce dès le primaire, et donc en recrutant le nombre d'enseignants nécessaire, le ministre préfère évacuer le problème en "sortant" du collège, dès l'âge de 14 ans, les élèves qui ne suivent pas.

On voit bien quelle "orientation" souhaite le gouvernement: moins de dépenses pour l'éducation.

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