Saint-Quentin : Nos lecteurs écrivent12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Quentin : Nos lecteurs écrivent

À Saint-Quentin, l'entreprise DHI spécialisée dans la confection textile pour l'automobile vient d'annoncer des licenciements. Nous sommes 39 sur 76 à avoir été licenciées et il y a de quoi être en rage. DHI a été créée il y a cinq ans sur la zone franche de Saint-Quentin, et le patron a profité de différentes aides, liées à la zone franche, et valables pour cinq ans, dont des exonérations de charges. En juillet 2003, sitôt ces cinq ans passés, la direction a placé DHI en redressement judiciaire.

Auparavant la plupart d'entre nous faisions partie de la SIT, autre usine textile installée dans la même ville et qui a connu plusieurs plans sociaux. Nos patrons actuels sont des anciens cadres de la SIT et nous dépendons du même groupe. Tout cela ressemble bien au jeu habituel des petits patrons du textile. Fermer des entreprises, en les mettant ou pas en faillite, pour en ouvrir d'autres en cherchant à profiter au maximum des aides qui sont mises à leur disposition, cela est courant pour les nombreux petits patrons de ce secteur dans la région.

Neuf d'entre nous ont été licenciées en octobre avec pour toute indemnité un mois de salaire au SMIC. Trente d'entre nous viennent de recevoir leur lettre de licenciement. Pour nous toutes, c'est la catastrophe et d'autant plus que certaines assument seules leurs enfants. D'autre part, toutes celles qui sont déléguées du personnel ont été licenciées et, devant les protestations, le patron a eu le culot de dire que nous ne saurions rien faire alors que certaines sont depuis plus de 25 ans dans l'entreprise, SIT puis DHI!

Pour celles qui restent, les conditions d'hygiène les plus élémentaires ne sont pas respectées: pas d'eau chaude, des toilettes en piteux état et pas réparées depuis des années! Nous faisons des semaines de 44 heures après avoir été en chômage technique en janvier, et le patron fait pression pour que le travail se fasse et distribue des primes ridicules pour faire croire à l'avenir de l'entreprise.

Autant dire que tout le monde sait que c'est du baratin car, de notre avenir il s'en moque comme il vient de le montrer en licenciant nos camarades sans se soucier le moins du monde de leur situation. Voilà le genre de patrons auxquels les pouvoirs publics font des cadeaux avec l'argent des impôts et en prétextant la création d'emplois!

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