Alstom-Rateau La Courneuve(93) : Les travailleurs ripostent aux licenciements12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom-Rateau La Courneuve(93) : Les travailleurs ripostent aux licenciements

Après l'annonce de 345 suppressions d'emplois par la direction d'Alstom sur le site de La Courneuve en Seine-Saint-Denis, licenciements qui s'inscrivent dans un plan général qui concerne plusieurs sites Alstom dont celui de Belfort (voir LO n°1853), les travailleurs de ce site, ont entamé la riposte.

Lundi 9 février au matin, la CGT lançait un appel à une assemblée générale, les délégués mais aussi des travailleurs non délégués étaient présents à la porte de l'usine pour inviter à cette assemblée. Les 160 travailleurs présents ont décidé, à une large majorité, de faire grève toute la journée et sont allés exiger de la direction locale qu'elle fasse savoir à la direction générale que nous voulions discuter d'autre chose que des miettes qui accompagnent son plan de suppressions d'emplois.

En attendant la réponse, nous avons bloqué la porte principale de l'usine jusqu'à l'heure du repas. En début d'après-midi, la direction générale faisait savoir qu'elle voulait bien recevoir les membres de la "commission de suivi" du plan social à une date... non précisée. En fait en choisissant la dénomination de cette commission, elle veut faire entériner par ceux qui y participeraient l'idée même du "plan social". Une nouvelle assemblée générale était réunie qui décidait de prolonger le blocage de la porte principale jusqu'au soir. Cela a permis des discussions nombreuses et animées sur la situation.

Mardi matin, la grève était reconduite par 120 travailleurs pour la journée. Une journée un peu particulière puisque c'était le jour choisi par la CGT pour célébrer le centenaire de l'usine, que tout le monde continue d'appeler "Rateau". Cette célébration, un peu incongrue dans la situation, devait se dérouler dans l'usine. La direction s'y est finalement refusée même si elle en a assuré en grande partie le financement, craignant à juste titre que nous ne fêtions ce centenaire à notre manière en manifestant notre colère. Le centenaire s'est donc tenu dans une salle municipale avec la seule CGT.

Une manifestation de 300 personnes a sillonné les rues de La Courneuve, regroupant actifs et retraités conviés pour l'occasion. Certains des manifestants brandissaient des pancartes: "1903-2003, Rateau, CGE, Alsthom, Alcatel, etc., etc. ; cent ans de profits. Non aux suppressions d'emplois!"; citant les PDG successifs "Tchuruk, Suard, Bilger, Kron, coupables et responsables. Non aux licenciements" ou encore les actionnaires "Alcatel et Marconi ont piqué 8 milliards de francs dans les caisses d'Alsthom, ce n'est pas aux travailleurs d'en faire les frais".

Après la manifestation, c'était la réception avec petits fours, champagne étiqueté "Rateau" pour la circonstance, volailles rôties et... le petit fils du fondateur de l'usine, Auguste Rateau. Quelques-unes des mille médailles frappées par la monnaie de Paris à l'effigie dudit Auguste ont été distribuées aux travailleurs.

Après la manifestation, ceux-ci ont quasiment tous assisté à la célébration. Mais, parmi eux, beaucoup trouvaient cela un peu surréaliste étant donné la situation. Et après cette parenthèse les choses sérieuses reprendront, il est prévu de nous rendre jeudi 12 février au siège social d'Alstom, avenue Kléber avec les travailleurs des autres établissements du site.

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