Hausse du nombre des plans "sociaux" : La dictature patronale12/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1854.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du nombre des plans "sociaux" : La dictature patronale

Le nombre de "plans sociaux", appelés aussi "plans de sauvegarde de l'emploi," obligatoires à partir de dix licenciés pour motif économique et dans des entreprises de plus de cinquante salariés, a augmenté de 26% en 2003 par rapport à 2002, et de plus de 50% par rapport à 2000, selon une enquête de la Mission interministérielle des mutations économiques (Mime).

En 2003, de Métaleurop à Alstom en passant par Giat Industrie ou Schneider, 1375 plans "sociaux" ont été recensés. Jean-Pierre Aubert, le président de la Mime, a signalé que "des menaces se précisent déjà cette année, dans la chimie et l'industrie pharmaceutique", comme chez Rhodia qui a annoncé le 22 janvier dernier la suppression de 161 postes dans l'une de ses filiales dans le Haut-Rhin et dans le Rhône, ou aux Verreries de Vianne dans le Lot-et-Garonne qui ont prévu le licenciement de 197 salariés ou encore dans les usines pharmaceutiques, à Aventis, où planent les mêmes menaces. Et on pourrait multiplier les exemples.

A chaque fois, ces décisions sont prises dans le secret des conseils d'administration, en fonction des intérêts exclusifs des actionnaires. La population n'a pas son mot à dire alors que ces licenciements ruinent souvent des régions entières.

Les salariés ne parviennent même pas à connaître le véritable état de "santé" de l'entreprise qui licencie. Les demandes d'intervention d'un expert-comptable que peuvent faire les représentants syndicaux, dans le cadre de ces plans de sauvegarde, ne changent rien à cette opacité, car le patron, protégé par le secret commercial et bancaire, n'est en fait pas tenu de tout dévoiler.

Il serait pourtant vital que les travailleurs, ainsi que toute la population, puissent accéder librement à toutes les informations que détient le conseil d'administration de l'entreprise. Il leur faudra imposer la fin du secret commercial et bancaire, le contrôle sur les comptes et les finances des grands groupes industriels et financiers, seul moyen de pouvoir intervenir et s'opposer à des décisions catastrophiques pour la collectivité.

Partager