53 milliards d'euros... C'est ce que le géant Sanofi-Synthélabo est prêt à mettre sur la table pour acquérir Aventis, autre mammouth de l'industrie pharmaceutique, soit près de cinq fois le "trou" de la Sécurité sociale.

Jusqu'à leur fusion, en 1998, Sanofi et Synthélabo étaient deux laboratoires distincts, nés au début des années 1970, et qui ont vu en trente ans, à la suite de multiples opérations de fusion ou rachat de laboratoires de moindre taille, leurs chiffres d'affaires et leurs profits respectifs augmenter de manière faramineuse.

Ainsi, en 1998, à la veille de la fusion, Synthélabo, dont L'Oréal est l'actionnaire majoritaire, se glorifiait d'avoir vu augmenter dans les dix dernières années écoulées:

Quant à Sanofi, créée en 1973 par la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine qui cherchait alors à créer un secteur industriel rapidement rentable, elle n'a pas déçu non plus sa maison-mère, devenue entre-temps Elf-Aquitaine.

Et l'histoire est la même pour Aventis, issu de la fusion entre Hoechst et Rhône-Poulenc, et aujourd'hui dans le collimateur de Sanofi-Synthélabo.

Pendant trente ans, essentiellement en vendant des médicaments, ils ont accumulé un pactole dont on ne peut même pas savoir quelle est réellement l'étendue. Leur richesse a été créée sur le dos des malades, via les médicaments non remboursés, et sur celui de la Sécurité sociale et des mutuelles grâce aux médicaments remboursés. À eux de payer.