n°2060 du 25/01/2008

L’éditorial

Un système économique qu'il est urgent de remplacer

Le système économique américain est malade. Celui des autres grandes puissances industrielles ne va guère mieux. Les cours des Bourses dégringolent. New York a reculé de 8,8 % depuis le début de l'année, Paris de 9,3 %, avant de perdre encore 5 % le 21 janvier à la mi-journée. Et malheureusement cela ne concerne pas que les actionnaires, qui ont accumulé suffisamment de profits au cours des années passées pour voir venir. Cela concerne aussi l'ensemble de la population laborieuse, car la récession économique qui s'annonce risque de signifier un nouveau recul du pouvoir d'achat, de nouvelles suppressions d'emplois et donc une aggravation du chômage. Si l'optimisme est de commande parmi les gens qui nous gouvernent, bien des hommes politiques et des économistes n'écartent pas la perspective d'une crise économique grave, comparable à celle qui avait frappé le monde capitaliste en 1929, et qui l'avait précipité vers la Deuxième Guerre mondiale.

La fatalité ? Certainement pas. C'est le produit du système économique dans lequel nous vivons. Depuis des années, les grands groupes capitalistes n'investissent que très peu dans la production. Ils augmentent leurs profits en faisant faire le même travail par moins de bras et de cerveaux, en réduisant les effectifs, en bloquant les salaires. Et pour placer les énormes bénéfices ainsi dégagés, banques et entreprises se prêtent mutuellement des fonds contre intérêts, pour acheter participations ou concurrents, un système tellement opaque qu'elles-mêmes ne s'y retrouvent pas.

n°2060

25/01/2008