Belgique : Le racket d'Electrabel sur la population23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Le racket d'Electrabel sur la population

Au cours des années 1980-1990, les vagues successives de fusions ont créé de véritables monopoles privés en Belgique. Suez, par le biais de sa filiale Electrabel, contrôle plus de 90 % de la production d'électricité en Belgique. Elle est aussi devenue le premier fournisseur de gaz.

Elle a comme seule rivale SPE-Luminus mais, d'après les experts économistes qui ont vanté les bienfaits de la libéralisation du marché de l'énergie, la présence de cette entreprise garantit une situation de concurrence !

SPE-Luminus, société semi-privée, contrôle 9 % du marché et dispose de moyens financiers et technologiques dérisoires. Son chiffre d'affaires atteint moins de 5 % de celui de Suez... et son actionnaire principal est GDF ! On peut imaginer la crainte que génère ce terrifiant concurrent, au sein de la direction de Suez. Mais on sait qu'une concurrence aussi limitée n'est pas plus favorable aux consommateurs que le monopole !

Selon Greenpeace, Electrabel va soutirer plus de 11 milliards d'euros à la population d'ici 2025 par le biais de surfacturations, notamment d'amortissements déjà payés. Pourtant le prix de l'énergie est déjà un des plus élevés d'Europe, de 30 % supérieur à celui de la France par exemple. Et vendredi dernier on apprenait une nouvelle augmentation du prix du gaz de 13 % pour la seule année 2008.

Face à ce racket organisé, les politiciens des grands partis laissent faire. Les autorités de la concurrence belges, chargées de réguler le marché de l'électricité, se plaignent de leur manque d'effectifs et avouent leur impuissance face au monopoleur.

Le comble du ridicule a été atteint en octobre 2007, lorsqu'on a appris l'existence d'un accord secret entre le gouvernement dit Verhofstadt II et Electrabel. Cet accord prévoyait notamment que la prochaine augmentation de tarif aurait lieu après les élections de juin 2007, en échange de quoi, le gouvernement entérinait la situation de quasi-monopole d'Electrabel. On nous rabâche régulièrement que les parlementaires constituent le pouvoir suprême. Mais ils se sont tout simplement vus menacé de la suppression de leurs indemnités parlementaires s'ils révélaient à quiconque le contenu de ce document, gardé comme un secret d'État dans un coffre-fort du Parlement.

Aucun parlementaire n'a osé parler. Seuls quelques journalistes et des ONG ont osé révéler le scandale et demander au gouvernement de quel droit il pouvait cacher ce document à la population.

En attendant, le racket continue et les classes populaires belges voient leur pouvoir d'achat décroître pour grossir les surprofits des actionnaires de Suez- GDF.

Partager