Rapport Attali : La voix de son maître23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport Attali : La voix de son maître

Il aura donc fallu quatre mois et quarante sommités intellectuelles pour que la commission Attali rende un rapport qui n'est qu'une resucée du programme électoral de Sarkozy et des mesures antiouvrières prises ou prévues par son gouvernement. Il est vrai que le style est changé. Là où Sarkozy parlait de lui, Attali parle de l'humanité. À chaque paon sa roue.

Mais tout y est. Le plan pris en bloc permettrait, d'ici la date fatidique de la prochaine élection présidentielle, d'augmenter la croissance, de réduire le chômage et la pauvreté, de diminuer le déficit public et même, touche personnelle du " visionnaire " Attali, de construire des villes à la campagne...

Les moyens proposés sont ceux déployés par le gouvernement et préconisés par le patronat. Ainsi, il ne faudrait plus fixer de limite au cumul emploi-retraite, ce qui revient en fait à supprimer progressivement la notion même de retraite, du moins d'une retraite qui permette de vivre décemment. Le travail du dimanche devrait être généralisé, la rupture " à l'amiable " du contrat de travail organisée, les universités privatisées, la CSG et la TVA augmentées, le nombre de fonctionnaires réduit, les crédits de l'assurance-maladie limités, etc. De plus, une partie supplémentaire des tâches de l'État, la gestion de l'impôt par exemple, devrait être confiée à des entreprises privées.

Pour " libérer la croissance française ", il faudrait donc encore et toujours donner au patronat les moyens d'exploiter encore plus les travailleurs et permettre à l'État de faire des économies sur les services publics utiles à la population. Rien d'original donc, même pas le fait que ce catalogue de mesures antiouvrières et ce chant de louange à Sarkozy soient signés par un ancien conseiller de Mitterrand.

Cirer des pompes à l'Elysée, c'est comme faire du vélo : ça ne s'oublie pas.

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