RATP (Région parisienne) : Face à une direction revancharde, des travailleurs ripostent23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP (Région parisienne) : Face à une direction revancharde, des travailleurs ripostent

Depuis la fin de la grève de novembre 2007 contre les attaques du gouvernement envers les retraites, la direction de la RATP se croit les coudées franches et entend la faire payer durement à ceux qui se sont mobilisés.

La direction de la RATP va très loin et veut faire passer les grévistes pour des délinquants. En effet elle a déposé des plaintes contre X au pénal pour des faits commis pendant la grève. C'est ainsi que, dans un premier temps, deux conducteurs de la ligne 6 (Nation-Étoile) sont restés en garde à vue pendant environ dix heures, accusés d'avoir coupé le courant pendant la grève pour empêcher les quelques trains de non-grévistes de rouler.

Dans la journée du mercredi 16 janvier, à nouveau deux conducteurs du terminus Pont-de-Sèvres de la ligne 9 (Pont-de-Sèvres - Mairie-de-Montreuil) ont été convoqués par la police et mis en garde à vue sous les mêmes prétextes mensongers. Mais cette fois, la colère des conducteurs de la ligne 9 a éclaté. Ceux qui étaient présents se sont rendus en délégation à la direction, décidés à se mettre en grève et à fermer la ligne, si leurs camarades n'étaient pas relâchés sans délai... ce qui a amené la direction à prier la police de relâcher nos camarades gardés à vue !

Dans d'autres secteurs, au dépôt de bus des Lilas par exemple, un peu plus d'une trentaine de grévistes sont convoqués pour des sanctions disciplinaires sous prétexte d'avoir " entravé la liberté du travail ". Selon la version de la direction, ils auraient empêché des non-grévistes, employés par la direction sur des lignes qui n'étaient pas les leurs, de sortir des bus. Là aussi, la riposte commence à s'organiser. Sur la ligne 8 du métro (Balard-Créteil), un conducteur est en butte aux représailles de la direction, mais une première grève avec délégation des agents pour le soutenir est prévue pour le 25 janvier.

Pour le moment, les directions syndicales ne réagissent pas beaucoup face à ces attaques. Elles n'avaient d'ailleurs pas exigé de la part de la direction qu'il n'y ait aucune sanction pour des faits liés à la grève. Pour l'instant, seule la CGT du réseau ferré prévoit une journée de grève, le 1er février, et un rassemblement pour soutenir les deux conducteurs de la ligne 6 qui passent au tribunal. Pourtant, cette volonté de revanche de la direction après un mouvement de grève est un peu nouvelle par son importance. Il semble qu'elle veuille frapper fort, dans l'espoir d'éviter tout mouvement futur. Face à cela, la seule vraie réponse à lui faire, c'est de lui montrer que les travailleurs ne sont prêts ni à baisser la tête ni à abandonner leurs revendications, sur les retraites comme sur le reste.

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