Depuis le jeudi 17 janvier, l'État d'Israël impose un blocus presque total au territoire palestinien de Gaza, en réponse à des tirs de roquettes lancés sur le sud du pays. Tous les points de passage entre Gaza et Israël ont été fermés et les livraisons de carburant suspendues. Seule une livraison de médicaments et de gazole a été autorisée lundi 21, bien insuffisante ne serait-ce que pour assurer le minimum nécessaire pour faire vivre une population d'un million et demi d'habitants.

La situation est très vite devenue dramatique pour la population palestinienne. L'unique centrale électrique a cessé de fonctionner dès dimanche, plongeant la ville de Gaza dans le noir. En raison de la pénurie d'essence, seules quelques voitures peuvent encore circuler, tandis que les pêcheurs restent à quai et que les commerces ferment. Pire, les coupures d'électricité affectent le pompage et la distribution de l'eau (déjà rationnée en temps normal), ainsi que le fonctionnement des hôpitaux : ceux-ci ne peuvent assurer que les urgences, et encore difficilement, et ils n'ont que deux à trois jours de réserve de carburant pour les générateurs. L'aide alimentaire distribuée par différents organismes internationaux et dont dépendent 80 % des Palestiniens pour se nourrir, risque elle aussi d'être stoppée dans les jours qui viennent, faute de pouvoir faire rouler les véhicules et par manque de sacs en plastique pour la transporter.

" En ce qui me concerne, tous les habitants de Gaza peuvent se déplacer à pied et manquer d'essence pour leur voiture car ils sont gouvernés par un régime assassin ", a déclaré le Premier ministre israélien Ehoud Olmert ; " la population de Gaza doit comprendre que tant que le Hamas est au pouvoir, nous ne lui fournirons que le strict minimum ". On ne saurait être plus clair : la politique menée par le gouvernement israélien vise à isoler le Hamas en rendant la vie insupportable aux Palestiniens qui l'ont porté au pouvoir, et en étranglant toute vie économique dans le territoire de Gaza, au risque de jeter encore plus la population de Gaza dans les bras du Hamas. Et en même temps qu'Olmert dénonce un régime palestinien " assassin ", l'armée israélienne a mené plusieurs opérations militaires dans la bande de Gaza depuis le 15 janvier, tuant 36 Palestiniens.