Lutte Ouvrière et les élections municipales23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lutte Ouvrière et les élections municipales

Les 9 et 16 mars prochains auront lieu les élections municipales. Les électeurs seront appelés à élire les conseillers municipaux de leur commune, qui eux-mêmes éliront le maire. L'élection se fera à l'échelle nationale et la droite espère profiter des succès remportés l'an dernier, lors de la présidentielle et des législatives qui ont suivi, pour l'emporter dans davantage de villes. D'ailleurs Sarkozy veut faire de ces élections un test pour sa politique. La gauche, elle, compte sur le mécontentement grandissant pour garder ses municipalités et peut-être en conquérir d'autres.

Dans cette situation, que peut-on attendre des municipales ?

À la tête de l'État, les gouvernants qui se succèdent, qu'ils soient de droite ou de gauche, défendent fondamentalement les intérêts du grand capital. Les bénéfices des trusts français ont prospéré sous la gauche comme sous la droite. C'est ainsi que la réforme - ou plutôt l'amputation - des retraites, décidée sous le gouvernement de droite de Balladur, avait été élaborée et préparée sous Rocard, chef d'un gouvernement de gauche. De fait, les gouvernements défendent, chacun à leur façon, les intérêts généraux du grand capital.

Cependant, ce n'est pas pour autant que nous mettons un signe d'égalité entre la droite et la gauche.

Les principaux maux dont souffre la population laborieuse, le chômage, l'insuffisance des salaires, ne résultent absolument pas de la gestion municipale. Aucune municipalité ne peut échapper à la dictature des groupes industriels et financiers. N'importe quelle entreprise peut délocaliser. Le conseil d'administration d'Airbus a pu décider la fermeture ou la vente de plusieurs de ses sites de production, alors que cela peut conduire à condamner à mort toute une ville.

Aucune municipalité ne peut non plus suppléer aux défaillances de l'État lui-même. Quand bien même tous les gouvernements prétendent décentraliser, les mesures de décentralisation consistent en général en ceci que l'État se décharge de ses responsabilités au profit des collectivités locales à différents niveaux, mais sans jamais donner à celles-ci les moyens financiers de les assumer.

Quand un bureau de poste ferme ou limite ses heures d'ouverture, quand on supprime la représentation locale d'une administration, du Trésor à la Sécurité sociale et jusqu'aux tribunaux de proximité, cela se traduit toujours par des difficultés et des dépenses supplémentaires pour les habitants de la ville, et cela contribue aussi à la désertification des villes moyennes et petites. Comme y contribue la suppression d'une gare ou d'une ligne de chemin de fer. Et les conséquences sont particulièrement gênantes, voire dramatiques, lorsque disparaît un hôpital ou une maternité de proximité.

Mais, les élections municipales étant les élections les plus locales, les conseillers municipaux sont, de tous les élus, ceux qui sont les moins éloignés de leurs électeurs. Bien qu'en raison du mode de scrutin, inventé pour favoriser les grands partis, la composition des Conseils municipaux ne reflète que de très loin la diversité de l'électorat, du fait de sa proximité, le Conseil municipal est plus facilement sous le regard des administrés que le Conseil général, le Conseil régional et, à plus forte raison, la Chambre des députés.

Malgré les étroites limites juridiques dans lesquelles sont enfermées les municipalités, dans un système économique et social fondamentalement injuste et où, de plus, les municipalités sont subordonnées à l'État central et où le préfet peut annuler certaines de leurs décisions, le Conseil municipal a le pouvoir de faire des choix qui peuvent améliorer ou, au contraire, aggraver les conditions d'existence des classes populaires.

C'est pourquoi il est important qu'il y ait dans le maximum de municipalités, même de droite, des élus qui puissent réellement faire entendre la voix de la population la moins favorisée.

C'est pour cela qu'il y aura des candidats de Lutte Ouvrière dans le plus grand nombre de communes possible.

Dans les circonstances politiques actuelles, Lutte Ouvrière souhaite qu'il y ait dès le premier tour une union de toutes les forces de gauche et elle est prête à y participer. Ses candidats se présenteront donc sur de telles listes d'union, sauf si le Parti Socialiste, le Parti Communiste ou les deux refusent cette alliance et préfèrent la division. Ce n'est que dans ce cas que Lutte Ouvrière présentera ses propres listes.

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