Après trois jours de grève, les facteurs de Paris 08 ont fini par obtenir que La Poste recule en partie sur son plan de restructuration.

Il y a deux mois, la direction annonçait 111 suppressions d'emplois sur 340 à l'exécution, soit un facteur sur trois. Un peu avant la grève, elle n'annonçait plus que 100 emplois supprimés. Les trois jours de grève, de présence d'une centaine de grévistes tous les jours devant le bureau et en manifestation, malgré les provocations (14 petits cars de CRS présents dès le deuxième jour, à cause du courrier de la présidence de la République qui devait à tout prix sortir du bureau), ont montré qu'il était possible de s'unir et de faire reculer au moins en partie la direction. Au bout de trois jours, elle a finalement annoncé qu'elle remettait 33 emplois et qu'elle s'engageait à transformer en CDI la vingtaine de CDD qui au départ devaient être ni plus ni moins licenciés. Au total ce sont donc 64 collègues qui ont vu les menaces qui pesaient sur eux s'éloigner, grâce à la mobilisation qui a accompagné cette grève.

Il reste beaucoup trop de postes supprimés, 67 encore aujourd'hui. Le travail devra être assuré par les facteurs restants, ce qui entraînera à coup sûr une aggravation des conditions de travail.

La direction de La Poste n'a pas choisi cette fois-ci une politique jusqu'au-boutiste, comme elle a pu le faire dans d'autres centres, et les grévistes l'ont amenée à reculer. Elle ne souhaitait pas avoir à faire à un mouvement de protestation, trop visible, en plein Paris dans le contexte actuel. Maintenant, pour mettre un véritable coup d'arrêt aux restructurations et aux dizaines de milliers de suppressions d'emplois programmées par la direction de La Poste, en cours et à venir, qui se succèdent tant sur Paris que dans tout le pays, il faudra bien que les employés fassent front tous ensemble.

Alors, dans ce contexte, les grévistes étaient plutôt satisfaits d'avoir fait reculer en partie la direction et de s'être fait respecter. Cela a permis de modifier l'ambiance du bureau. La reprise du travail s'est faite en chantant et au son des sifflets des grévistes.