Dans sa Lettre confidentielle internationale n° 9 (datée de fin 2007), le Medef jette des " regards (inquiets) sur la Russie " et sur " des tensions sociales [dans ce pays qui] pourraient traduire le mécontentement de toute une frange de la population ". En 2007 en effet, des grèves se sont développées sur fond, dit le Medef, de hausses de salaires de 10 à 20 % qui " sont devenues coutumières ces dernières années dans les grandes villes ".

Notant que Ford est " confronté à une grève sur son site de Vsevolojsk (près de Saint-Pétersbourg) depuis le 20 novembre 2007, bloquant l'assemblage des Focus ", l'organisation patronale française précise pour ses lecteurs que " le secteur automobile n'est pas le seul à être touché ". " L'année 2007, dit-elle, a été particulièrement agitée dans le secteur public comme dans le secteur privé : ont ainsi connu des difficultés (en clair, des grèves) les services postaux et portuaires de Saint-Pétersbourg, l'usine Heineken, l'entreprise de pétrochimie Soyuzneftgaz et même les cheminots de RZD qui menaçaient de bloquer les transports à la veille des élections législatives, une grève qui a été interdite ".

Et, dans sa conclusion, le Medef de mettre en garde ses adhérents : ces " tensions [qui] traduisent une insatisfaction face à l'augmentation rapide du coût de la vie et/ou le souhait des salariés de profiter des bénéfices dégagés par leur entreprise " sont " un critère à prendre en compte lorsqu'on s'implante aujourd'hui en Russie ".

Alors, pour 2008, souhaitons que ce " critère " des luttes ouvrières, les employeurs aussi bien locaux qu'internationaux aient encore plus de mal à le digérer qu'en 2007 !