Sarkozy et la pêche : Démagogie sans quotas23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et la pêche : Démagogie sans quotas

Sarkozy a fait une visite à Boulogne-sur-Mer pour présenter le plan du gouvernement pour une " pêche responsable et durable ". Ce plan fait suite au mouvement des marins-pêcheurs contre la hausse du prix du fioul, mouvement au cours duquel Sarkozy s'était fait fraîchement recevoir au Guilvinec.

Le plan pêche du gouvernement étant vide de toute mesure concrète, il a bien fallu que le président invente quelque chose pour satisfaire son auditoire et créer l'événement au journal de 20 heures. À la surprise générale, peut-être même à la sienne, il a annoncé qu'il fallait sortir de la politique des quotas et qu'il se faisait fort d'y parvenir, puisque la France allait présider l'Europe à partir du 1er juillet prochain.

La politique des quotas de pêche consiste en un accord annuel entre les différents États européens sur la nature, la taille, la quantité et les moyens de pêcher chaque espèce de poisson ou de coquillage. Cet accord tient compte des recommandations des scientifiques qui évaluent les quantités de poisson que l'on peut prélever sans menacer la survie de l'espèce. Il tient compte aussi, mais c'est beaucoup moins public, des rapports de force entre les diverses entreprises de pêche et des tractations commerciales générales entre pays européens. Ni le public ni même les marins-pêcheurs ne connaissent les tenants et les aboutissants de ces discussions. Les artisans pêcheurs et leurs matelots ont d'autant plus le sentiment d'être les dindons de la farce et la principale espèce menacée de disparition.

Mais la soi-disant proposition de Sarkozy est parfaitement démagogique. Pas seulement parce qu'il serait stupide et dangereux de laisser la pêche libre de tout contrôle. Mais surtout parce qu'il sait parfaitement que les quotas de pêche ne sont qu'un aspect d'accords plus généraux auxquels il n'est pas question de toucher. Alors, les pêcheurs peuvent bien faire faillite et les matelots être débarqués, les bateaux peuvent bien sortir par tous les temps et pêcher dans des zones dangereuses, l'important pour Sarkozy c'est de faire des phrases.

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