Tempêtes boursières : L'indice d'un système en crise23/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2060.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tempêtes boursières : L'indice d'un système en crise

La crise financière qui secoue actuellement les Bourses, les grandes banques, les organismes de crédit, les sociétés d'investissement et les autorités monétaires du monde entier prend des allures de coup de tonnerre, mais pas dans un ciel serein.

L'annonce des pertes trimestrielles, chiffrées en milliards de dollars, des plus grandes banques américaines, Citigroup et Merrill Lynch, a été le signal d'une sorte de sauve-qui-peut sur toutes les places boursières de la planète. En Europe, en Asie, au Moyen-Orient, aux États-Unis, les indices boursiers ont plongé. Et il a fallu l'intervention de la Banque centrale américaine qui a à nouveau baissé son taux directeur pour calmer, momentanément, les marchés.

Cela n'empêche pas un certain nombre d'experts autoproclamés et de gouvernants d'afficher une attitude rassurante et de prêcher le calme aux possesseurs d'actions. Outre leur incapacité à prévoir réellement les comportements des marchés financiers internationaux, les économistes défenseurs du système capitaliste comme les hommes politiques à son service considèrent de leur responsabilité d'afficher un optimisme de bon aloi. Il s'agit de rassurer les millions de petits actionnaires afin d'éviter d'éventuels mouvements de panique qui se traduiraient par une revente massive de titres ou une demande subite de liquidités.

Ainsi, pendant que Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, assurait qu'il n'y avait " certainement pas " de menace de récession en France, à la différence des États-Unis, Sarkozy renchérissait, appelant à " garder beaucoup de sang-froid ", car selon lui, en France, le " système bancaire est beaucoup plus solide et a semble-t-il eu des comportements prudentiels beaucoup plus importants ". Il a oublié ses fières déclarations de la campagne électorale, quand il affirmait : " Les ménages français sont aujourd'hui les moins endettés d'Europe. Or une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C'est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages ".

Mais bien au-delà de tous les petits épargnants qui sont les premiers spoliés dans les crises financières, c'est l'ensemble du monde du travail à qui les gouvernants et le patronat vont présenter la note.

Les centaines de milliards de dollars, d'euros et de livres sterling engloutis depuis cet été par un système de casino en folie seront récupérés sur " l'économie réelle ", c'est-à-dire sur les prix qui augmentent, le pouvoir d'achat des salariés qui se tasse, les emplois supprimés ou non créés. Les 350 milliards d'euros injectés en décembre dernier par la Banque centrale européenne, pour aider les banques à faire face à leurs obligations, ne sont évidemment pas sans rapport avec l'inflation qui frappe en Europe de l'Ouest, appauvrissant des dizaines de millions de salariés.

Et la récession économique qui menace aux États-Unis mais aussi partout dans le monde, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, ce sont encore les salariés qui en supporteront le poids au travers des licenciements massifs et des fermetures d'entreprises.

C'est dire que plus que jamais la classe ouvrière a à se défendre et se préparer à rendre coup pour coup. Pour ne pas être réduite à la misère, c'est à la classe capitaliste qu'il faudra qu'elle fasse régler la note.

Partager