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- Lutte ouvrière n°2428
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Dette Grecque
En Grèce, comme partout, l'impôt saigne le malheureux
Les salariés, du public ou du privé, payent des impôts, pour la bonne raison que ces impôts sont retenus à la source et apparaissent sur la feuille de paye, comme les retenues pour les cotisations sociales.
Encore faut-il avoir un emploi, ce que n'ont pas 27 % de la population, et une feuille de paye, ce qui n'est pas non plus permis à tous ceux que leur patron refuse de déclarer, mais dont beaucoup ont un salaire qui les place en dessous du seuil d'imposition pourtant bien bas.
Et surtout, comme ici, ils payent la TVA sur tout ce qu'ils achètent, à un taux encore plus élevé qu'en France.
Le problème ne vient donc pas des salariés, mais de ceux qui peuvent dissimuler leurs revenus : entrepreneurs, professions libérales et grosses entreprises qui bénéficient souvent d'un appui politique et pratiquent l'évasion fiscale. Quant aux très grosses entreprises, pour échapper à la pression fiscale, elles transfèrent leur siège en Suisse ou au Luxembourg, en toute légalité.
Tout cela n'a rien de typiquement grec.
La seule originalité, c'est la dispense ou quasi-dispense d'impôts accordée aux armateurs et à l'Église. L'Église orthodoxe, le plus gros propriétaire terrien après l'État, dont les prêtres sont salariés par le gouvernement, n'est pas assujettie à l'impôt, sauf sur ses biens commerciaux.
Les armateurs, à la tête de la première flotte mondiale, ont été exemptés d'impôts par la Constitution, mis à part une taxe sur le tonnage transporté sous pavillon grec. Ce n'est que tout récemment qu'ils ont accepté de payer une contribution temporaire.
Plus on est riche, moins on paye : c'est valable partout mais en Grèce c'est encore plus visible.