HSBC et les 100 000 voleurs11/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2428.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

HSBC et les 100 000 voleurs

Le journal Le Monde a publié les résultats d'une enquête révélant que 100 000 clients fortunés de la banque britannique HSBC ont profité de sa filiale suisse pour frauder, en cachant leur argent aux autorités fiscales de leur pays.

Ainsi, entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007, 180 milliards d'euros auraient transité par des comptes discrets. Les riches clients se voyaient offrir un compte numéroté en Suisse, et, pour obtenir encore plus d'opacité, HSBC leur proposait la création d'une société offshore dans des paradis fiscaux.

Ainsi, des rois, des diamantaires, des héritiers du luxe, des chefs d'entreprises, des truands de haut vol, ont pu soustraire pendant de longues années leurs fortunes aux yeux du fisc de leurs pays respectifs.

Et puis un fouineur, Hervé Falcini, ancien employé de la banque HSBC a transmis des fichiers informatiques des clients de la banque, fichiers qu'il avait dérobés. Le fisc français a pu ainsi récupérer ce qui concernait les ressortissants français : ceux-ci étaient environ 3 000, possédant à l'époque, la bagatelle de 5,7 milliards d'euros sur leurs comptes HSBC. En toute discrétion, comme d'habitude avec les gens fortunés, le fisc a entrepris de « régulariser » tout ce beau monde, se félicitant d'avoir pu récupérer, à l'amiable, la somme de 300 millions d'euros.

Mais ce déballage n'est que la partie émergée de la réalité. D'abord simplement parce que ces révélations ne concernent qu'une seule banque, couvrant une courte période de cinq mois.

Et puis surtout parce que les plus riches n'apparaissent pas, n'apparaîtront jamais dans ces listings ou d'autres. Ils ont les moyens légaux de faire ce qu'ils veulent de leur fortune, qui ne se chiffre pas en millions d'euros, mais en milliards ou dizaines de milliards. Ils pratiquent l'optimisation fiscale planétaire. Ils ont à leur disposition, non seulement des institutions bancaires, mais les gouvernements et les États. Ils ne sont pas hors-la-loi, les lois sont faites pour eux.

Partager