Salon de coiffure bd de Strasbourg - Paris : La lutte continue11/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2428.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Salon de coiffure bd de Strasbourg - Paris : La lutte continue

Dix-huit employés d'un salon de coiffure « afro » situé au 57, boulevard de Strasbourg, à Paris, continuent d'occuper leur entreprise nuit et jour depuis la faillite organisée par le patron, en juillet dernier.

Dimanche 25 janvier, ils ont envoyé une lettre ouverte à Manuel Valls et mercredi 28, ils organisaient un rassemblement aux environs de Matignon pour exiger la régularisation des quatorze, parmi eux, qui n'ont pas de papiers, ce qui leur permettrait de chercher un nouveau travail.

Ces coiffeurs, coiffeuses et manucures ont commencé la lutte le 22 mai 2014, pour exiger des contrats de travail en bonne et due forme et protester contre des conditions de travail indignes : ils ne touchaient pas plus de 200 à 400 euros par mois pour des journées allant de 9 heures à 23 heures, sans pause, six à sept jours par semaine. Ils ont obtenu leurs contrats, mais un mois plus tard, le patron déposait le bilan.

Ils ont alors osé dénoncer dans les médias, à visage découvert, le système quasi mafieux qui règne dans ce quartier parisien dédié à la coiffure « afro », basé sur l'exploitation de travailleurs sans-papiers, en particulier des femmes seules, particulièrement vulnérables. Ils ont porté plainte pour traite des êtres humains, ce qui, de par la loi, devrait leur donner droit à la régularisation... Mais pour le moment, le gouvernement leur refuse cette protection, alors que plusieurs d'entre eux ont été menacés de mort par les nervis des patrons.

Dans leur lettre à Valls, les employés nigérians, ivoiriens, chinois, sénégalais, burkinabés, maliens, guinéens, francophones, sinophones ou anglophones expliquent que, « malgré les différences de langue et de culture qui les séparent et qui ont été volontairement organisées par leurs patrons, ils ont réussi à s'unir et à se mettre en grève (...) Ils ont su dialoguer pour porter ce combat haut et fort pour leurs droits mais aussi pour les droits de tous les travailleurs ». Ce n'est effectivement que par leur union et leur combativité qu'ils gagneront la lutte.

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