PSA Peugeot Citroën : Attaque contre les congés payés11/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2428.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën : Attaque contre les congés payés

Comme l'année dernière, la direction de PSA lance une attaque contre les congés payés sur l'ensemble des usines du groupe. Elle tente une nouvelle fois de remettre en cause la fermeture annuelle de quatre semaines en été. Elle voudrait réduire la fermeture à trois semaines et confisquer au moins deux jours de congés payés de la quatrième semaine pour les positionner quand cela l'arrange. De plus, la direction de PSA a d'ores et déjà annoncé qu'elle réfléchit pour les prochaines années à réduire à deux semaines la fermeture annuelle en été.

Comme l'année dernière, les travailleurs qui ne veulent pas laisser passer cette attaque ont réagi en débrayant, comme à Poissy ou à Saint-Ouen, ou en faisant circuler des pétitions comme à Sochaux ou à Caen.

À l'usine de Poissy

Pour Poissy, le projet de la direction est de fermer seulement trois semaines en été et de voler deux jours aux travailleurs, un jour de congé payé de la quatrième semaine et un jour de RTT, pour les positionner de force en fin d'année. Cela lui éviterait de faire chômer ces jours-là comme cela avait été le cas l'année dernière. De plus, la direction impose un quota de seulement 10 % de travailleurs qui pourraient coller leur quatrième semaine de congés aux trois autres, ce qui inquiète particulièrement les travailleurs.

Cette attaque de la direction a provoqué un fort mécontentement amplifié par celui causé par les heures supplémentaires et les samedis travaillés. En effet, ces heures supplémentaires sont non seulement obligatoires mais, suite à l'accord de compétitivité, elles ne sont pas payées à la fin du mois mais mises dans un « compteur ».

Le 4 février dernier, la CGT avait donc appelé à un premier débrayage qui fut un succès car près de 400 ouvriers ont débrayé pour revendiquer le maintien des quatre semaines de congés pour tous. Et tous les grévistes s'étaient quittés avec l'objectif de se retrouver plus nombreux à débrayer avant le vote des délégués du personnel que la loi impose à la direction d'organiser pour fractionner les congés d'été. Il lui faut obtenir leur approbation par un vote majoritaire à bulletin secret. Une disposition qui n'a pas encore été démolie par les différents ministres socialistes.

Fixé initialement au 12 février, la direction sentant la mobilisation monter, a décidé de l'avancer précipitamment au 8 février, afin de laisser peu de temps aux travailleurs pour s'organiser et se mobiliser. Entre temps, la direction concédait un très léger recul : elle remplaçait le jour de congé payé à positionner de force en décembre par un jour d'ancienneté tout en maintenant la fermeture d'été à trois semaines. De nombreux directeurs sont aussi passés sur les chaînes pour promettre à beaucoup d'ouvriers qu'ils auraient leurs quatre semaines afin de les dissuader de débrayer

Malgré cela, près de 100 ouvriers ont débrayé le 8 février dans l'équipe du matin et défilé dans les ateliers aux cris de « On veut nos quatre semaines », « Les samedis gratuits, on n'en veut plus ». Les grévistes se sont rassemblés devant la salle du vote pour accueillir les délégués du personnel et réclamer qu'ils votent contre le projet de la direction. Seuls les délégués CGT et celui de Sud l'ont fait. Les autres délégués ont été accueillis à leur sortie par des noms d'oiseaux. En équipe du soir, malgré le vote défavorable aux travailleurs, plus de 150 ouvriers décidaient quand même de débrayer pour marquer leur désapprobation.

Tout cela a redonné confiance à ceux qui ont débrayé et même au-delà.

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