L'Oréal : Les salariés débrayent pour l'emploi et les salaires11/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2428.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L'Oréal : Les salariés débrayent pour l'emploi et les salaires

Jeudi 5 février, la négociation annuelle sur l'augmentation générale des salaires a eu lieu au siège de L'Oréal à Clichy-La-Garenne. Elle concerne 6 000 salariés d'Île-de-France. La CGT a appelé à faire grève ce jour-là sur une majorité de sites en France pour faire pression durant cette négociation car les décisions prises sont ensuite déclinées sur toutes les filiales de L'Oréal en France.

Sur le site de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne, plus de 10 % ont fait grève, tous rassemblés, cadres, employés et agents de maîtrise, pour dire à la direction qu'elle cesse de fixer des augmentations générales minables chaque année, alors que les profits s'envolent autour de 2 à 3 milliards d'euros. D'autant que plus de 60 % des 6 000 salariés n'ont pas eu d'augmentation individuelle.

Mais ce qui mécontente le plus est le blocage des embauches dans une entreprise dont les coffres sont pleins. Chaque année, une centaine de salariés sont en contrat précaire, CDD, en apprentissage, fin de stage ou contrat d'intérim, sur un site de 800. Ces postes pourraient immédiatement être occupés en CDI. La direction profite du chômage pour imposer sa politique et instaurer une précarité permanente. Elle a finalement imposé pour 2015 une augmentation générale de 1 %, appliquée seulement au 1er mars avec un minimum de 30 euros brut pour tous et en plafonnant ce pourcentage à un salaire de 4 500 euros brut mensuel. La direction avait commencé la négociation en proposant 25 euros brut et une augmentation de 0,6 % au 1er mars puis de 0,4 % au 1er septembre, expliquant aux syndicats que c'était déjà beaucoup du fait que « nous étions tous surpayés depuis des années ».

Cette annonce est loin de faire le compte aux yeux des grévistes, très en colère. Le groupe L'Oréal a touché un crédit impôt compétitivité emploi de 86 millions d'euros, mais où sont les créations d'emplois correspondant à cette aide de l'État ? Rajoutons à cela les plus de 3 millions d'euros que L'Oréal a touchés en crédit impôt recherche. Certains disent que s'il y a de l'argent pour payer des dizaines de mannequins, des tonnes de publicité à la télévision et racheter des entreprises dans le monde, il doit y en avoir pour créer des emplois et augmenter les salaires de ceux qui sont à l'origine des profits de l'entreprise.

Vendredi 6 février, l'annonce faisait son chemin dans les laboratoires et les bureaux du site et les grévistes discutaient autour d'eux d'une mobilisation de plus grande ampleur. Alors, il n'est pas encore sûr que la direction s'en tire à si bon compte.

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