Delle Fonderie Industrielle - Territoire de Belfort : 36 emplois en fusion11/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2428.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Delle Fonderie Industrielle - Territoire de Belfort : 36 emplois en fusion

À Delle, chez DFI, fonderie de pièces en zamak (alliage de divers métaux), sous-traitante de l'automobile (Valéo, Faurecia, etc.), les dirigeants actionnaires viennent d'annoncer leur projet de fusionner l'usine avec une autre du groupe, la Siobra située à 150 kilomètres à Arbois dans le Jura.

Des commandes en baisse, de prétendues « pertes catastrophiques » à Delle sont les raisons avancées. Alors, les dirigeants font une étude de « faisabilité » du transfert des machines et moules de fonderie à Arbois. Les 36 travailleurs qui restent encore chez DFI craignent à juste raison une fermeture de l'usine. Ex-Valfond, ils étaient 130 quand ils ont été repris par des cadres de leur ancienne usine. Ceux-ci n'ont eu de cesse de supprimer des postes, de fermer des ateliers, d'aggraver les conditions de travail et de salaire, d'augmenter la productivité, de recourir largement à l'intérim. En fait de pertes, ces parvenus actionnaires ont gagné beaucoup d'argent. Ils se sont hissés à la tête d'un groupe, ID Casting qui, outre DFI, exploite 350 travailleurs dans trois autres entreprises qu'ils ont acquises, une en Tunisie, AMI dans la région parisienne et la Siobra à Arbois.

Vendredi 6 février, à l'initiative de la CGT, seul syndicat présent dans l'entreprise, un débrayage a réuni la très grande majorité des présents malgré les intimidations de la direction et s'est prolongé toute la journée, obligeant la direction à s'expliquer devant tout le monde. Mais rien n'a été dit sur l'essentiel : quels moyens compte-t-elle mettre pour que personne ne reste sur le carreau, sans emploi, ni salaire, pour que celles et ceux qui sont proches de la retraite aient de quoi voir venir sans perte de revenus ni de droits ?

La direction voudrait pouvoir se débarrasser des travailleurs de Delle au moindre coût et rapidement, pour échapper à tout ce qui pourrait lever un coin du voile sur les finances du groupe. Tous ceux qui le veulent sont d'ores et déjà incités, lors d'entretiens individuels, à trouver du travail ailleurs.

Dans cette région très ouvrière de Delle, 7 000 emplois ont été détruits depuis la crise de 2008, conséquence de plans de licenciements incessants. À quoi ont servi toutes les aides publiques offertes de tout côté au patronat ? À quoi ont servi les 50 000 euros de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) que les patrons de DFI ont reçus en 2014 ? À grossir leurs profits à l'évidence.

Face aux actionnaires qui ont fait le choix de sacrifier les travailleurs, ceux-ci ont commencé à s'organiser.

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