Prix de l'électricité et loi NOME : L'arnaque et la hausse des tarifs se précisent20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Prix de l'électricité et loi NOME : L'arnaque et la hausse des tarifs se précisent

Après des mois de disputes entre producteurs d'électricité (EDF et ses concurrents), finalement le tarif de vente du quart de la production d'origine nucléaire d'EDF a été fixé à 42 euros le mégawattheure.

Il faut rappeler que, sous prétexte de stimuler la concurrence, la recommandation de la Commission européenne a été suivie par le Parlement français, qui a adopté la loi dite NOME (nouvelle organisation du marché de l'électricité) faisant obligation à EDF de vendre le quart (pourquoi le quart ?) du courant, d'origine nucléaire, à ses concurrents. C'est que la vraie concurrence est impossible... ou alors il faudrait vendre des centrales nucléaires à des entreprises privées, ce qui n'est pas à l'ordre du jour pour le moment.

Faute de vraie concurrence, les autorités européennes puis françaises ont donc mis au point un système compliqué, véritable usine à gaz, baptisé loi NOME, par lequel EDF vendrait, pas trop cher, du courant à ses concurrents (vive l'économie de marché !) qui le revendraient ensuite, plus cher évidemment (vive la concurrence qui fait baisser les prix !), au public.

Dans le principe, c'est absurde. Mais un « détail » n'avait pas été précisé au départ : à quel prix EDF allait-elle vendre son courant nucléaire ? Les concurrents (principalement GDF-Suez) réclamaient 35 euros le mWh et EDF voulait davantage : 42 euros. C'est finalement EDF qui a obtenu satisfaction : ce sera 40 euros dans l'immédiat, et 42 euros dès le 1er janvier 2012. Belle victoire pour EDF dont l'action en Bourse a aussitôt fait un bond. Et déception pour les concurrents, GDF-Suez, Poweo, Direct Energie, qui expliquent qu'ils ne pourront plus agir, ce qui est à voir.

Mais pour les consommateurs le problème n'est pas là. Ces marchandages ne les concernent pas. En revanche, la fixation du tarif « officiel » du mWh pourrait entraîner pour eux des augmentations de tarifs, car il pourra servir de base de départ de la tarification.

Dans l'immédiat, il n'y aura vraisemblablement pas d'autre hausse que celle déjà annoncée et qualifiée de « légère » pour cet été par le ministre. Mais après l'élection présidentielle, les vannes seront ouvertes.

La Commission de régulation de l'énergie, organisme officiel, estime que les tarifs devraient augmenter de 25 à 30 %, sur la base des 42 euros le mWh, d'ici 2015.

Et tout cela pour une concurrence qui va demeurer inexistante, qui était censée faire baisser les prix, lesquels ne cessent d'augmenter, en faveur d'EDF qui regorgerait de capitaux si elle ne les dilapidait pas en spéculations internationales. EDF qui a maintenant le culot de tenter de se justifier en prétendant qu'elle a besoin de cet argent pour veiller à la sécurité des centrales nucléaires.

Ah bon ! Avant la catastrophe de Fukushima, elle ne s'en occupait pas ?

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