Grèce : Nouveau plan d'austérité20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans le monde

Grèce : Nouveau plan d'austérité

Le gouvernement et les banques s'acharnent contre la population

Le gouvernement grec a annoncé le 15 avril de nouvelles mesures d'austérité : il s'agit de faire trois milliards d'économies supplémentaires pour 2011 et 23 milliards entre 2012 et 2015.

Le plan prévoit des privatisations : la part de l'État passera de 51 % à 34 % dans la compagnie d'électricité (DEI) ; elle baissera de 20 % dans la compagnie des téléphones (OTE) dont l'actionnaire principal est déjà Deutsche Telekom. La compagnie de Gaz Depa sera partiellement privatisée, la société d'exploitation des chemins de fer Trainose également. Tout cela n'augure rien de bon ni pour les consommateurs ni pour les salariés de ces entreprises. D'ailleurs il est déjà prévu, avec l'entrée en vigueur de la grille unique de salaires dans la fonction publique le 1er juillet, de supprimer totalement les 13e et 14e mois de salaire.

Mais le gouvernement a prévu encore un nouveau plan d'attaques contre les travailleurs du secteur public et contre l'ensemble des salariés. Les mesures précises seront annoncées après Pâques. Mais on en connaît déjà la teneur : réduction des salaires des fonctionnaires, réduction des effectifs, au moins dans la mesure actuelle d'une embauche pour cinq départs, mais peut-être plus ; il s'agirait en particulier de baisser de 10 % par an le nombre de contractuels ; la semaine de travail dans le public passerait de 37,5 heures hebdomadaires à 40 heures. Il est prévu d'économiser 1,2 milliard d'euros en supprimant ou en regroupant des organismes de l'État : perceptions, douanes, commissariats, mais aussi écoles et établissements d'enseignement supérieur. Il est prévu d'en économiser autant sur les soins médicaux et pharmaceutiques, d'en récupérer le double sur les caisses d'assurances sociales et les retraites complémentaires, et de revoir à la baisse les critères d'attribution des prestations sociales. Et la liste n'est pas définitive.

Après avoir déjà baissé les salaires, reculé l'âge de la retraite, gelé les pensions et augmenté la TVA, le gouvernement grec continue à pressurer sa population, relayant ainsi la politique de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, qui ont encore accru leur pression. Il faut rembourser l'emprunt, il faut rassurer les « marchés », c'est-à-dire permettre aux actionnaires des banques européennes, dont une bonne partie sont françaises, de s'enrichir en imposant des taux d'intérêt qui ne cessent de croître : entre vendredi 15 et lundi 18 avril, les taux à deux ans sont passés de 18,5 % à 18,9 % !

Les travailleurs grecs payent cette spéculation par une hausse des prix insupportable : pour ne prendre qu'un exemple, le prix moyen du litre de carburant sans plomb a atteint 1,7 euro, plus qu'en France, alors que le smic grec avoisine les 700 euros. Quant au chômage, officiellement il est à 15 %. Dans tous les secteurs, depuis le début de l'année, les débrayages se sont multipliés. La centrale syndicale du privé (GSEE) a annoncé une grève générale pour le 11 mai, après une précédente qui a été massive le 23 février. En Grèce comme ailleurs dans l'Union européenne, les travailleurs n'ont pas à payer la crise et ses conséquences. C'est aux capitalistes et aux banquiers qu'il faut imposer de le faire !

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