Après 24 jours de grève, la quarantaine de facteurs de Dardilly, près de Lyon, a repris le travail la tête haute après que la totalité d'entre eux se fut mise en grève à la veille de la mise en place d'une énième réorganisation.

Celle-ci devait se traduire par de nouvelles suppressions de tournées, un allongement des autres ainsi qu'une baisse du nombre de jours de repos. Pourtant, la charge de travail était déjà telle que les dépassements horaires étaient très fréquents et que lors d'un précédent conflit, il y a deux ans, un système d'indemnisation de ces dépassements avait été mis en place. La Poste voulait à tout prix se débarrasser de ce système qui pouvait servir d'exemple dans d'autres bureaux.

La grève a non seulement permis de pérenniser l'indemnisation des dépassements horaires, mais leur nouveau calcul est plus favorable que le précédent. Les grévistes ont également obtenu que l'organisation du travail leur permette autant de jours de repos que précédemment. De plus le nombre de remplaçants a été porté de 16 à 20 % de l'effectif.

Quant au coût de la grève pour les grévistes, La Poste, qui n'était pas regardante à la dépense pour mettre en place un centre de tri parallèle (à l'efficacité d'ailleurs très relative), n'avait plus rien à offrir aux grévistes alors qu'elle portait l'entière responsabilité de la durée du conflit. Cette attitude ne les a pas impressionnés, et finalement, entre les jours de grève neutralisés, les jours crédités au titre de la réorganisation et l'aménagement des retenues restantes, la grève ne sera pas trop douloureuse, d'autant que la solidarité a permis de collecter près de 10 000 euros.

Les grévistes sortent soudés de ce conflit, avec un sentiment de victoire et de fierté. Quant aux facteurs des autres centres de la région, beaucoup ont regardé ce conflit avec intérêt, car le problème des dépassements horaires est récurrent dans de nombreux bureaux.