Blocage du train Vintimille-Menton : Surenchère xénophobe20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Blocage du train Vintimille-Menton : Surenchère xénophobe

Dimanche 17 avril après-midi, les autorités françaises ont décidé de bloquer tous les trains en provenance de Vintimille, en Italie, à destination de la Côte d'Azur, sous prétexte de « risque de trouble manifeste à l'ordre public ». Quelques dizaines de manifestants français et italiens avaient en effet prévu de soutenir l'arrivée d'une cinquantaine de migrants tunisiens, munis de permis de séjour provisoires émanant des autorités italiennes et délivrés récemment aux vingt mille d'entre eux parvenus sur l'île de Lampedusa avant le 5 avril.

Mais le gouvernement français n'allait pas se laisser en quelque sorte imposer sans réagir l'arrivée de ces jeunes Tunisiens, pourtant parfaitement en règle puisque cette autorisation de six mois leur donne le droit de circuler dans tous les pays européens de l'espace Schengen. Et même si la Commission européenne les a soutenues dans leur geste d'humeur, les autorités françaises se sont tout bonnement arrogé le droit de les renvoyer... en Italie, provoquant les réactions de leurs homologues transalpins.

En l'occurrence, les migrants tunisiens voient dans la France une possibilité de trouver un travail sur un territoire dont ils parlent la langue et où ils ont souvent des proches, d'aider à subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Mais c'est sans compter avec le choix, pour ces gouvernants français comme italiens, de flatter les préjugés xénophobes, soucieux les uns comme les autres de ménager l'électorat de droite et d'extrême droite.

Victimes non seulement de la misère qui les conduit à fuir leur pays mais aussi de la concurrence nauséabonde que se livrent les gouvernements sur le mode de la xénophobie, les migrants tunisiens sont renvoyés ainsi d'un côté à l'autre de la frontière.

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