Établissement pour mineurs - Meyzieu (Rhône) : Conditions de travail, ras-le-bol !20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Dans les entreprises

Établissement pour mineurs - Meyzieu (Rhône) : Conditions de travail, ras-le-bol !

Mardi 12 avril, pendant deux heures, une éducatrice de l'établissement pour mineurs (EPM) de Meyzieu a été prise en otage et a risqué de se faire trancher la gorge par un jeune détenu en crise.

Heureusement, elle en est sortie physiquement indemne. Le personnel a été choqué, mais pas surpris, car cela fait des mois que les tensions montent et que les directions de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et de l'administration pénitentiaire (AP) ont été alertées sur la dégradation des conditions de travail.

L'EPM, ouvert il y a quatre ans, accueille à ce jour une trentaine de jeunes détenus. Créé à l'origine pour éloigner les mineurs des détenus adultes, il devait recevoir des jeunes non multirécidivistes et n'ayant pas de problèmes psychiatriques, pour que les éducateurs de justice travaillent avec eux et leur famille sur des projets de réinsertion.

Mais, depuis des années, l'EPM se remplit de jeunes aux profils divers qui sont placés par groupe dans des unités de vie, encadrés par un surveillant et un éducateur, ce qui ne permet pas la prise en charge individualisée, d'autant que le personnel est en nombre insuffisant, en particulier les éducateurs. Ce que le personnel dénonce depuis longtemps, sans réaction de la PJJ et de l'AP.

D'autre part, le personnel a le sentiment de travailler dans un établissement en carton-pâte, le nombre de dégâts occasionnés par les détenus ne se comptant plus, car la construction de la prison s'est faite à l'économie. Le matériel ne fonctionne pas toujours, comme les boutons-poussoirs d'alarme ou les talkies-walkies des surveillants, ou les alarmes portatives individuelles des éducateurs, ce qui augmente l'insécurité.

Toujours pour des raisons d'économies, une formation initiale, qui permettait aux éducateurs de découvrir l'environnement de travail des surveillants, a été supprimée. Enfin, les éducateurs considèrent être mal payés, surtout que leur service peut aller du lundi au dimanche et de 7 h 30 à 20 h 30, 365 jours sur 365, qu'eux aussi subissent l'enfermement et qu'ils sont exposés aux agressions verbales et physiques d'une partie des détenus. Ils demandent que leur travail soit redéfini, car leurs tâches sont multiples, et que leur pénibilité soit reconnue.

Le ministre de la Justice, Michel Mercier, est venu au soir de l'agression verser quelques larmes de compassion, ce qui ne fait pas oublier qu'il est dans un gouvernement imposant aux travailleurs de la fonction publique des économies qui coûtent cher.

Les éducateurs devaient faire grève lundi 18 avril, à l'appel des organisations syndicales qui ont étendu l'appel à tous les EPM et quartiers mineurs du pays et à la semaine. Et, même si les surveillants ne peuvent pas faire grève, ils comptaient manifester eux aussi leur mécontentement.

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