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Leur société
Fonction publique : Gel des salaires pour 2012
Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement a décidé de geler les salaires dans la fonction publique en 2012. La dernière hausse du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires, date de juillet 2010, où il avait été revalorisé de 0,5 %.
Les 5 200 000 agents de la fonction publique, soit un salarié sur cinq, vont donc rester au moins trois ans sans augmentation générale, alors que l'inflation repart à la hausse. Baroin et Tron, respectivement ministre du Budget et secrétaire d'État à la Fonction publique, qui rencontraient mardi 19 avril les syndicats dans le cadre des négociations salariales annuelles, justifient cette mesure en invoquant la nécessité de réduire le déficit public : une hausse de 1 % du point d'indice est évaluée à 900 millions d'euros. On aurait bien aimé les entendre hurler au déficit quand, fin 2010, l'État a déboursé 800 millions d'euros pour acheter onze avions Rafale à Dassault !
Mais, pour Georges Tron, « gel du point ne signifie pas gel des salaires ». Il donne pour argument que, par le biais des avancements de carrière, « le pouvoir d'achat des agents n'a cessé de progresser depuis plusieurs années et continuera à le faire en 2011 ». C'est peut-être vrai pour la mince couche des hauts fonctionnaires, mais cela ne convaincra pas l'ensemble des agents qui doivent attendre des années avant de passer à l'échelon supérieur ni, plus particulièrement, ceux de la catégorie C situés au bas de l'échelle et mal payés.
Pour que les fonctionnaires voient leur pouvoir d'achat augmenter, Tron propose de lancer une prime d'intéressement, comme dans le privé. Mais qu'est-ce que cela signifie dans les services publics, qui n'ont pas pour vocation d'être bénéficiaires ? Il en va de même lorsqu'il parle d'étendre la prime au mérite. Ce « mérite », on sait ce qu'il vaut : c'est la prime que perçoivent actuellement les hauts fonctionnaires en fonction des réductions d'effectifs qu'ils ont effectuées.
Comme tous les travailleurs, les agents de la fonction publique subissent les hausses de prix, et ce ne sont pas quelques primes données à la tête du client qui permettront à l'ensemble de maintenir leur niveau de vie.