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- Lutte ouvrière n°2229
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Leur société
Agglomération lyonnaise : Mobilisations de soutien aux sans-papiers
D'après la préfecture, il y aurait eu, l'an dernier dans le Rhône, mille reconduites à la frontière. Et cette année encore, celle-ci s'emploie avec zèle à remplir les objectifs d'expulsion fixés par le gouvernement. Heureusement, dans certains cas, les mobilisations arrivent à la faire reculer.
Dimanche 3 avril, lors d'un contrôle d'identité, un jeune majeur tunisien, Slahedine Sadok, était arrêté, et enfermé dès le lendemain au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry.
Dès vendredi 8, en liaison avec RESF, des enseignants et des élèves du lycée professionnel Tony-Garnier de Bron, où il est élève en CAP maçonnerie, se sont mobilisés, avec visite au CRA et manifestation. Grâce à cette mobilisation et au retentissement dans les médias, il a finalement été libéré mardi 12 en fin de matinée et a pu participer à la manifestation prévue l'après-midi pour le soutenir. Cependant sa situation n'est pas réglée car il n'a obtenu qu'un sursis pour terminer son CAP, et il va falloir maintenant obtenir sa régularisation.
À Vénissieux, c'est un père de famille congolais, Roger N'Zembele, qui est menacé d'expulsion. Il est en France depuis dix ans et a deux enfants de sa compagne, d'origine angolaise et en situation régulière. Il a été arrêté chez lui et placé en centre de rétention. Aussitôt, une mobilisation s'est organisée pour obtenir sa libération.
Jeudi 14 avril, les enseignants de l'école maternelle Léo-Lagrange, où l'un des enfants est scolarisé, étaient en grève, avec une partie de l'école primaire. Plusieurs dizaines de personnes, enseignants, parents d'élèves, enfants, mères d'origine africaine, habitants de Vénissieux et militants de RESF, sont allées le soutenir au tribunal de grande instance... qui a dit que c'est le préfet qui décide. Tous ensuite sont donc allés manifester à la préfecture, où une délégation a été reçue. Le soir, des parents ont occupé l'école, et samedi matin une manifestation a parcouru le marché des Minguettes. De nouvelles actions sont prévues toute la semaine du 18 avril, tant que ce père de famille ne sera pas libéré.
Au moment où le gouvernement multiplie les déclarations pour flatter les réactions anti-immigrés, on vérifie heureusement que toute une partie de la population n'est pas prête à le suivre sur ce terrain-là.