Les banques stressent toute la société !20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Les banques stressent toute la société !

Les banques des pays développés vivent dangereusement. Cette constatation n'émane pas des pourfendeurs des dérives du capitalisme. Non, c'est le FMI qui l'affirme dans son rapport semestriel. Le danger viendrait d'un vertigineux « mur de la dette », chiffré à 3 600 milliards de dollars, soit 2 500 milliards d'euros, que l'ensemble des grandes banques devra rembourser ou refinancer dans les deux ans qui viennent. Et le FMI est très pessimiste, si une crise survenait, sur la pérennité d'une partie du système bancaire.

En effet, dans ce cas, beaucoup de banques auraient du mal à résister, car elles ne pourront plus accéder à des refinancements à des coûts normaux. Dans son collimateur, le FMI place presque toutes les banques grecques, irlandaises et portugaises, mais également de nombreux établissements bancaires, petits et moyens, espagnols et même allemands.

La solution préconisée par le FMI pour rétablir la confiance des investisseurs est de procéder, pour toutes les banques, à des tests de résistance, à des stress-tests. Il s'agit, si l'on comprend bien, de démontrer que la banque réagirait bien en cas de krach. Le FMI, visiblement, n'y croit qu'à moitié, et est obligé de parler de tests « crédibles », car les précédents stress-tests ont justement montré qu'ils ne l'étaient pas. En juin-juillet 2010, l'Union européenne avait déjà effectué de tels tests de résistance, et la plupart des banques européennes avaient été déclarées super-solides. Parmi elles, les irlandaises Bank of Ireland et Allied Irish Banks. Aujourd'hui, elles sont quasiment en faillite et pratiquement nationalisées. Elles vont bénéficier d'une nouvelle perfusion de l'État irlandais, chiffrée à 24 milliards d'euros. La banque irlandaise la plus en difficulté, l'Anglo-Irish Bank, avait même été exonérée du stress-test. Elle est désormais moribonde, et tenue à bout de bras par le gouvernement.

En fait, la démonstration est concluante : si le système bancaire tient, c'est bien parce que les États sont venus à sa rescousse, et sont prêts à le faire de nouveau, quitte à en faire ensuite payer les frais aux populations... avec les recommandations du FMI en prime. Du moins aussi longtemps que les populations acceptent de payer pour ce « stress ».

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