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Afghanistan : Une intervention meurtrière et sans issue
Le nouveau ministre de la Défense, Gérard Longuet, a fait sa tournée des popotes. Dimanche 17 avril il a rendu visite aux troupes françaises d'Afghanistan. Il a même, dit-on, failli être victime d'un attentat.
En tout cas il y a dans ce pays quatre mille soldats français, sur les 130 000 déployés par l'Otan. Dans les deux provinces afghanes où ils sont censés ramener la paix et la démocratie, ils font à n'en pas douter leur part de morts et de destructions, et fournissent aussi leur lot de victimes.
Car, comme toutes les troupes d'occupation, ils sont victimes des mines, embuscades et attentats. La semaine précédant l'arrivée du ministre, ils ont eu quatre blessés graves. Le samedi suivant, ce sont huit soldats de l'Otan qui ont été tués : trois ont sauté sur une mine, cinq sont morts dans un attentat suicide contre une caserne. On en est ainsi à plus de 2 400 tués parmi les troupes de l'Otan, en huit ans (711 en 2010), dont 55 Français.
L'intervention piétine. Les destructions effectuées par les troupes étrangères ne font qu'accroître l'opposition de la population et renforcer la popularité (du moins par défaut) des talibans et autres groupes armés. Les dirigeants politiques occidentaux évoquent périodiquement des retraits de troupes et une transmission des responsabilités aux autorités afghanes. Mais ces perspectives sont tout aussi régulièrement ajournées. Hillary Clinton, la secrétaire d'État américaine, a déclaré qu'il fallait « insister sur le fait que nous sommes en train d'effectuer la transition, non de partir » et qu'il fallait que l'opinion publique soit préparée à ce que les attaques des talibans soient plus destructives et spectaculaires que jamais.
Dans ces conditions, parler de « transition » c'est se payer de mots. Grâce à leur puissance de feu et à leur aviation, les troupes occidentales ont incontestablement la suprématie, mais elles sont incapables de vaincre. Tout ce qu'elles font est renforcer la misère, l'arriération et l'anarchie politique du pays.
Troupes françaises et étrangères, hors d'Afghanistan !