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Marée noire du golfe du Mexique : Un an après, le gouvernement US passe l'éponge
Quel est le bilan, un an après, de la catastrophe survenue sur la plate-forme pétrolière de BP située dans le golfe du Mexique, qui déversa au total 4 millions de barils de pétrole dans le golfe et causa 11 morts ? Cet accident avait révélé les nombreux et graves manquements à la sécurité dont s'étaient rendus coupables les dirigeants de BP.
Cela n'empêchait pas ces responsables de tenter de rassurer en répétant que tout allait bien. De même, aujourd'hui, la compagnie affirme qu'aucune goutte de pétrole ne s'est plus échappée du forage depuis le colmatage de la fuite le 15 juillet dernier. Elle a même mis en place une campagne publicitaire en Grande-Bretagne (où siège la compagnie) assurant que son engagement à nettoyer le golfe restait entier.
Mais cet optimisme est-il justifié ? Une équipe de scientifiques d'une université de Géorgie aux USA - celle qui avait repéré l'an dernier le panache qui avait permis de détecter la fuite provenant de la plate-forme - en doute. Contredisant les affirmations de BP, elle a découvert il y a quatre mois une nappe de pétrole d'une superficie de 7 000 km² à très grande profondeur, concluant qu'« il n'est pas insensé de dire que 50 % du pétrole flotte encore dans les eaux autour du puits ». Qu'à cela ne tienne, les compagnies pétrolières comme l'État américain ayant envie de tourner le plus rapidement possible la page de cette catastrophe plutôt gênante pour les affaires, le gouvernement des Etats-Unis a envoyé sa propre agence d'enquête environnementale, la Noaa, espérant d'elle des conclusions moins accablantes. C'est raté.
En effet ces enquêteurs ont observé des vagues bitumeuses qui déferlent sur les plages de Louisiane, du Mississippi, d'Alabama et de Floride, et établissent un lien entre la marée noire de l'an passé et la présence de cadavres de nombreux animaux qui s'échouent sur ces côtes depuis le début de l'année. Le porte-parole de la Noaa explique qu'« il n'y a aucune raison de conclure que le golfe retrouvera une situation normale avant la fin 2012 ».
Faute de pouvoir justifier son soutien aux pétroliers par des observations rassurantes, l'État américain a choisi de s'en passer. D'un côté, contrairement à ce qu'il avait laissé entendre, le Congrès américain n'a toujours pas renforcé la réglementation en ce qui concerne la sécurité des plates-formes pétrolières. De l'autre, le gouvernement a recommencé, le mois dernier, à délivrer des permis de forage en eaux profondes dans le golfe.
La vie (des affaires) continue !