Groupe international de 9 000 salariés, Assystem est une entreprise d'ingénierie sous-traitante de grands groupes comme Areva, General Electric, Alstom, PSA Citroën, entre autres. À Belfort, ils sont environ 150 à travailler, principalement dans les bureaux d'études d'Alstom et de General Electric, et une centaine dans des bureaux situés au Technopole, tout proche, où siège aussi la direction locale.

À l'issue des négociations salariales annuelles, la direction propose un accord où il n'y a pas d'augmentations générales, seulement des augmentations individuelles à la tête du client et concernant moins de la moitié du personnel. Et pour ceux qui n'ont rien eu depuis quatre ans, ce sera...1,5 % d'augmentation !

Le mardi 29 mars, suite à un appel de la CGT, seul syndicat présent à Belfort, une soixantaine de salariés ont débrayé une heure et se sont rassemblés devant la direction locale. À ce rassemblement, les grévistes demandaient une augmentation pour tout le monde de 4 %, avec un talon de 75 euros et une prime de 500 euros. Comme la direction ne répondait pas, un nouveau débrayage a eu lieu le 7 avril, et les présents ont décidé de faire grève une heure chaque jour.

Lundi 11 avril, une grève de 24 heures a été décidée. Les grévistes se sont adressés par tracts aux autres salariés de la zone du Technopole et sont venus distribuer aux portes d'Alstom. Même s'ils étaient un peu moins nombreux que la semaine précédente, ils étaient toujours aussi déterminés, les marques de sympathie qu'ils ont rencontrées leur donnant le moral pour continuer. Depuis, des débrayages d'une heure, deux fois par semaine, ont eu lieu.

L'entreprise Assystem se porte très bien. Si la direction parle de période difficile, suite à la crise, les difficultés ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Les bénéfices d'Assystem ont grimpé de 7 % en 2010. Les actionnaires, eux, vont toucher un dividende de 0,45 euro par action au titre de 2010, contre 0,25 euro en 2009, soit une augmentation de... 80 % !

Le mardi 19 avril, les débrayages ont été suspendus pendant la période des congés, avec l'intention de remettre ça dans une quinzaine de jours. Pour l'instant, la seule réponse de la direction a été de convoquer un délégué CGT à un entretien préalable en vue d'un licenciement !