Nucléaire français en Inde : Pour commencer, un manifestant tué20/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2229.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Nucléaire français en Inde : Pour commencer, un manifestant tué

À l'occasion du voyage en Inde de Sarkozy, en décembre dernier, un accord avait été conclu pour que ce pays, qui possède déjà quelques centrales, s'équipe en réacteurs français (les fameux EPR, bien sûr !). Avant même leur construction, le projet a déjà causé un mort, dimanche 18 avril.

Parmi les sites choisis, l'un se trouve à Jaïtapur, le long de l'océan, à un peu moins de 300 kilomètres au sud de Bombay (rebaptisée Mumbai). Or les pêcheurs de la région redoutent le voisinage d'une usine atomique qui pourrait contaminer les eaux et les poissons, les agriculteurs ne sont pas satisfaits des conditions d'indemnisation proposées par les autorités, et la population n'est pas ravie du choix de l'emplacement. Si l'Inde, dans son ensemble, n'est pas trop sujette aux tremblements de terre, il se trouve que cet endroit connaît des risques sismiques : à plusieurs reprises, ces dernières années il y a eu des secousses dans la région, dont certaines ont atteint le degré 6 sur l'échelle de Richter, ce qui est considérable.

Après la récente catastrophe au Japon, on comprend la réticence de la population. Il faut ajouter à cela que le nucléaire indien a très mauvaise réputation : les accidents par irradiation sont nombreux et l'autorité prétendue de surveillance est liée à l'exploitant et largement dépendante de lui.

Plusieurs centaines de personnes, pas loin d'un millier selon la presse, ont donc manifesté le 18 avril, près du site choisi, pour protester. Elles s'en sont prises à des véhicules et au poste de police. Celle-ci, après avoir aspergé la foule de gaz et avoir tenté de la repousser à coups de bâton, a fini par tirer dans le tas, avec des balles en caoutchouc d'abord, et des balles réelles ensuite. Il y a eu des blessés et un mort. Et le lendemain une autre manifestation s'est déroulée.

Certes, ce n'est pas Areva, le constructeur français, qui a fait feu, mais on peut déjà constater que l'aventure nucléaire franco-indienne n'est pas partie pour être la bien-aimée de la population locale !

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